Topy Top: success story à la péruvienne

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Topy Top emploie 7 500 personnes dans le monde, dont 5 000 au Pérou.

Aquilino Flores a beau faire profil bas et éviter les médias, son histoire est connue de tous. Éudié à l’université et raconté dans les chaumières, le parcours de l’autodidacte devenu millionnaire est devenu un de ces récits aux 1 001 versions. « Il y a tellement de choses qui se disent autour de M. Flores qu’on ne distingue plus le vrai de la légende », sourit un de ses actuels employés. Né dans un village de Huancavelica, la région des Andes la plus pauvre du pays, Aquilino Flores a perdu son père petit. À douze ans, le garçon issu d’une famille nombreuse sans revenu, décide donc de rejoindre la grande ville pour trouver du travail et se retrouve à Lima, où il multiplie les petits boulots. Un jour qu’il lave des voitures, un de ses clients lui donne des polos à vendre sur une semaine. Mais le soir même, tout est déjà vendu, à la grande surprise de l’entrepreneur qui lui redonne un stock. Excellent vendeur, le jeune de Huancavelica décide de faire ajouter des dessins aux tee-shirts. L’idée est un succès : les ventes augmentent et Aquilino pousse ses frères à le rejoindre. Ensemble, ils travaillent dur et fondent leur première entreprise en 1983, qui prend plus tard le nom de Topy Top.

 

Aujourd’hui, les frères Flores sont à la tête d’une des plus grosses corporations de la confection péruvienne, spécialisée dans la production de polos en coton. « Nous réalisons l’ensemble du processus de fabrication, ce qui nous permet d’avoir une meilleure marge sur nos produits », explique Esteban Daneliuc, le directeur général de Topy Top, qui emploie 7 500 personnes dans le monde, dont 5 000 au Pérou. En plus de 40 boutiques au niveau national, l’enseigne Topy Top est aussi présente en Colombie et surtout au Venezuela. Le point fort de la corporation reste l’exportation, Topy Top confectionnant pour des marques aussi répandues que Gap, Zara, ou encore Nautica. Toutefois, 2009 n’a pas été une bonne année pour le secteur de la confection en général, victime de la crise internationale, mais aussi, selon les entreprises textiles, du traité de libre-échange signé entre le Pérou et la Chine en avril qui leur serait défavorable. Les ventes à l’étranger réalisées de janvier à septembre 2009 ont ainsi baissé de 26 % (852 millions de dollars en 2009, soit 567 millions d’euros) par rapport à l’année précédente. Même tendance chez Topy Top qui a exporté, sur cette période, pour 66 millions de dollars (44 millions d’euros), soit 9 % de moins qu’en 2008. Une chute moins forte que celle enregistrée par Devanlay qui produit pour Lacoste (- 33 %), et avec qui Topy Top se dispute chaque année la place de premier exportateur textile péruvien.

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