Selon l’OMC, les pays du G20 ont évité le protectionnisme

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Les grandes économies mondiales ont ralenti le protectionnisme ces derniers mois malgré la crise, se félicite l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais la vigilance reste de mise face à la flambée du chômage.

Les pays du G20 ont réussi à éviter des mesures trop protectionnistes pour faire face à la crise, selon un nouveau rapport publié le 8 mars dernier par l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), l’Organisation de coopération et développement économique (OCDE) et l’ONU. Alors que la crise a entraîné une chute historique de 12 % du commerce mondial en 2009, un recul sans précédent depuis 1945, de nombreux observateurs avaient mis en garde contre le recours à des mesures protectionnistes qui auraient, selon eux, aggravé la situation.

 

Mais, les trois organisations constatent un certain reflux des restrictions économiques prises par les principaux pays riches et émergents. « La plupart des membres du G20 respectent leurs engagements en faveur d’un commerce et d’investissements sans restrictions », indiquent-ils. Mais, ils rappellent le risque persistant d’une « escalade du protectionnisme », notamment sous la pression du chômage. Sur la période allant de septembre 2009 à la mi-février 2010, « le recours à de nouvelles restrictions commerciales par des membres du G20 a été moins prononcé que dans la période couverte par le précédent rapport », c’est-à-dire le second semestre 2009.

 

Entre avril et août 2009, l’OMC avait identifié des « dérapages » protectionnistes. Durant les 6 derniers mois, si certains pays ont mis en œuvre des politiques restrictives, « une escalade du protectionnisme a continué à être évitée ». La part des échanges de biens pénalisés par de tels dérapages n’a représenté que 0,4 % des échanges, contre 0,8 % entre octobre 2008 et octobre 2009, souligne le rapport. Les nouvelles restrictions concernent essentiellement des secteurs « déjà assez protégés », comme le secteur minier, le textile et la métallurgie. Du côté des services, le rapport ne répertorie aucune mesure majeure « malgré des interventions étatiques et le soutien des gouvernements dans des secteurs tels que les transports et les services financiers ».

 

L’OMC souligne même que la plupart des pays du G20 ont pris un nombre important de mesures pour faciliter l’investissement international et les flux financiers. Le rapport cite le cas de l’Inde, qui a clarifié sa réglementation en matière d’investissement directs à l’étranger et de l’Indonésie, qui a aboli le monopole public pour la fourniture et la distribution d’électricité. Après avoir souligné les risques que font peser la flambée du chômage élevés et les incertitudes concernant la croissance mondiale, l’OMC, l’OCDE et l’ONU ont invité les dirigeants du G20 à « s’engager clairement et plus fortement en faveur de l’ouverture des marchés et à concrétiser leurs nombreux appels en faveur d’une conclusion rapide du Cycle de Doha » sur la libéralisation des échanges qui piétine depuis 2001. Alors que les gouvernements ont du mal à proposer de nouvelles mesures de relance budgétaire ou monétaire, l’ouverture commerciale peut donner à l’économie mondiale un élan salutaire et offrir de précieuses perspectives de création d’emplois, garantissent les trois organisations.

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