Sanofi-aventis impose sa marque au Venezuela

233
Sur le marché vénézuélien de l’industrie pharmaceutique, qui affiche la plus forte croissance annuelle d’Amérique latine depuis quelques années, Sanofi-aventis augmente sa présence. L’objectif étant de s’affirmer comme un partenaire privilégié du gouvernement dans le domaine de la santé.

Les prochaines rencontres bilatérales entre la France et le Venezuela prévues cette année devraient être suivies avec une attention toute particulière par Sanofi-aventis Venezuela, filiale du groupe pharmaceutique français basée à Caracas. Il faut dire que l’enjeu est de taille : après le Brésil et le Mexique, le Venezuela constitue le troisième marché d’Amérique latine malgré une conjoncture difficile. Présent au Venezuela sur le plan commercial depuis plus de quarante ans, le numéro 4 mondial de l’industrie pharmaceutique, Sanofi-aventis, occupe la 5e place au Venezuela et est le 2e laboratoire multinational derrière Pfizer.

 

Depuis 1993, Sanofi-aventis fabrique des médicaments au Venezuela. L’usine de Guarenas a été inaugurée en présence du président Hugo Chavez en 2000. Sanofi-aventis emploie au total 500 personnes et est divisé en trois branches. Sanofi Pasteur est la division des vaccins basée à Caracas et emploie 25 collaborateurs ; les opérations industrielles sont à Planta de Guarenas (107 collaborateurs) ; les opérations pharmaceutiques et commerciales sont à Caracas (368 collaborateurs). Le contexte macro-économique vénézuélien se caractérise par un contrôle des changes, instauré en mars 2003, l’existence d’un système de taux multiples suivant le secteur d’activité et une forte inflation. Le Venezuela est très largement dépendant de sa production pétrolière (plus de 90 % de ses exportations) et possède la plus grande réserve de pétrole au monde selon l’Opep. Depuis son arrivée au pouvoir en 1999, le président Chavez a lancé sa « révolution bolivarienne », la santé étant l’un de ses piliers.

 

En témoigne la mise en place d’une mission baptisée Barrio Adentro composée de médecins cubains officiant au Venezuela pour l’attention primaire dans les « barrios », les zones les plus défavorisées des grandes villes. En 2009, le chiffre d’affaires de Sanofi-aventis Venezuela a dépassé les 200 millions d’euros. « Notre métier est de produire et de commercialiser des produits de Sanofi Aventis tout en garantissant la qualité et le bon usage de nos produits », résume Bertrand Baron, PDG de Sanofi-aventis Venezuela et docteur en pharmacie. « En tant qu’acteur majeur dans la santé, nous devons aussi être attentifs à nos devoirs. C’est pourquoi nous développons des initiatives en matière de responsabilité sociale, environnementale et d’accès au médicament… Concrètement, cela se traduit par un programme d’information, d’éducation et d’accès au médicament pour une maladie tropicale négligée et encore présente au Venezuela : la leishmaniose, ou encore un programme de bon voisinage au niveau de l’usine. »

 

« La dynamique de croissance du marché de la santé, aussi bien privé que public, est importante au Venezuela et, au vu du potentiel qui existe dans ce pays, cette dynamique devrait être soutenue dans les prochaines années », poursuit Bertrand Baron. Fort de ce constat, Sanofi-aventis Venezuela s’est rapidement donné les moyens de répondre à une demande en pleine expansion : l’usine de Guaranas peut produire jusqu’à 20 millions d’unités par an (environ 14 millions en 2009). Elle fabrique non seulement pour le Venezuela, mais aussi pour le reste de l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale et les Caraïbes.

 

Ainsi, l’année dernière, plus de 25 % de la production de Sanofi-aventis Venezuela a été exportée. Cela est rendu possible par le fait que l’usine bénéficie de toute une série de certifications nationales et internationales : bonnes pratiques de fabrication GMP/MPPS/ISO14000 (Venezuela), Anisa (Brésil), Intima (Colombie), entre autres. Sanofi-aventis couvre avec ses produits de nombreux domaines thérapeutiques, tels que le diabète, les vaccins, la cancérologie ou encore les maladies cardiovasculaires.

 

« Ici, nous sommes reconnus comme un laboratoire leader en cardiologie, en thrombose et en diabètes avec nos produits phares comme Plavix, Lantus, Clexane, Amaryl, Approvel… Mais si nous voulons continuer d’être une entreprise compétitive en termes d’efficacité et de croissance, nous devons absolument nous diversifier et élargir notre offre de produits en prenant en compte les besoins des patients vénézuéliens. C’est pourquoi nous voulons nous développer dans le domaine des produits OTC (sans ordonnance, ndlr) et créer très prochainement une division de médicaments génériques. Ces objectifs sont d’ailleurs inscrits dans notre plan de développement pour 2010-2015 », affirme Bertrand Baron.

Article précédentLe Collège Mérici de Québec fête ses 80 ans
Article suivantUn tourisme algérien sous contrôle