Propriétariat de chevaux de course: l’écurie de groupe se développe

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France Galop promeut de nouvelles formes de propriétariat de chevaux de course. Parmi celles-ci : l’écurie de groupe, sous forme de société par actions simplifiée.

« Quiconque a un jour assisté au spectacle des courses sait l’engouement que celles-ci suscitent, s’enthousiasme Hubert Monzat, directeur général de France Galop. Après un moment de réflexion, certains ont envie d’acquérir un cheval de course. Or, le propriétariat n’est plus un rêve réservé à une élite ; c’est aujourd’hui un loisir accessible quels que soient la disponibilité financière, la situation géographique et le degré d’initiation. » De fait, la France compte aujourd’hui 6 200 propriétaires (dont 4 600 actifs) pour l’activité de galop (plat et obstacle), soit plus de 10 000 chevaux de course à l’entraînement. En 2009, parmi les quelque 400 agréments accordés par France Galop, 60 % l’ont été des individuels français, 30 % à des étrangers et 10 % à des sociétés. « Depuis quelques années, France Galop souhaite remettre le propriétaire au cœur du système, indique son directeur général. Sans propriétaire, il n’y a plus de course… »

 

Créée en mai 1995, France Galop est la société-mère des courses de galop, placée sous la triple tutelle des ministères de l’Agriculture, du Budget et de l’Intérieur. Cette association régie par la loi de 1901 rassemble les représentants des autorités régionales des courses et les acteurs du galop (éleveurs, propriétaires de chevaux, entraîneurs et jockeys). Sa vocation : encourager l’élevage et améliorer les races de chevaux de galop en France. Concrètement, elle est en charge de l’organisation et de la gestion de l’activité (agrément des acteurs, élaboration des programmes de courses, distribution des allocations, contrôle de la régularité des épreuves, etc.), ainsi que de la gestion des grands hippodromes et des trois principaux centres d’entraînement. Son chiffre d’affaires s’est élevé à 529 millions d’euros en 2008. Dans sa volonté de développer le propriétariat, France Galop s’est dotée d’un département propriétaires qui met en place des campagnes d’information et de sensibilisation et assure un accueil téléphonique et un contact de terrain. « C’est un véritable guichet unique auquel peuvent s’adresser ceux qui veulent devenir propriétaires de chevaux de course, développe Hubert Monzat. Nous disposons par ailleurs dans les hippodromes, à Paris et en région, de points d’accueil dédiés aux propriétaires afin de leur garantir un traitement privilégié. »

 

Car la structure du propriétariat de chevaux de course est à la veille d’une profonde mutation. « Les grandes écuries classiques comme celle de l’Aga Khan sont de moins en moins nombreuses, confie le directeur général de France Galop. Et les écuries de groupe, bien qu’encore marginales, se développent depuis peu. Ce phénomène n’est pas propre à la France ; même des pays comme l’Irlande, dont la fiscalité est plus avantageuse, connaissent la même évolution. » En effet, l’achat et l’entretien d’un pur-sang peuvent représenter un investissement important pour un individuel. Si les prix d’achat commencent, en octobre ou décembre à Deauville, à 15 000 euros, les pur-sangs vendus en août peuvent atteindre plusieurs millions. « Un très bon yearling coûte entre 100 000 et 150 000 euros », relativise toutefois Hubert Monzat. Mais il faut y ajouter la pension annuelle, de l’ordre de 15 000 à 20 000 euros à Paris (moins en province).

 

C’est dans ce contexte que France Galop a favorisé des formes variées de propriété. Parmi celles-ci : l’écurie de groupe, sous forme de société par action simplifiée, peut associer un nombre illimité de personnes physiques. Il en existe une trentaine aujourd’hui en France. « Cela permet de mutualiser l’investissement et les risques, résume le directeur général. Et France Galop accorde à ces propriétaires le même traitement qu’aux investisseurs individuels. » En ce qui concerne les gains, les prix de course sont complétés par des primes versées par France Galop si les chevaux sont nés et élevés en France – des primes qui atteignent 60 à 70 % de l’allocation. Au total, France Galop distribue ainsi chaque année 240 millions d’euros en allocations et primes. « Les courses ne sont pas une loterie pour riches, tranche Hubert Monzat. C’est un sport de passion dans lequel, grâce aux écuries de groupe, on peut faire un investissement raisonné et raisonnable en choisissant un animal qui va susciter de grandes émotions et qui peut rapporter de l’argent. Car au-delà des allocations de course, il ne faut pas négliger le prix de revente d’un cheval comme étalon ou poulinière : un cheval acheté 30 000 euros peut être revendu plusieurs millions… »