D’ici 2030, la demande en énergie de la planète va croître de 1,5 % par an, selon l’Agence internationale de l’énergie. Cette hausse a entraîné une prise de conscience de l’amenuisement des énergies fossiles et de l’impact environnemental lié à leur exploitation. Même si différentes mesures internationales ont vu le jour dès les années 1970, « le véritable tournant s’est opéré en 2005 », souligne Myriam Maestroni, présidente de la société Économie d’Énergie SAS. Avec la loi POPE (programme fixant les orientations de la politique énergétique) de juillet 2005, les économies d’énergie deviennent une priorité absolue de la politique énergétique française. Celle-ci instaure les certificats d’économie d’énergie, qui obligent les énergéticiens à faire réaliser des économies d’énergies à leurs clients sous peine de sanctions.
À l’époque, Myriam Maestroni est directrice générale de Primagaz France. « L’objectif de 20 % de réduction des consommations d’énergie du protocole de Kyoto de 1997 était difficile à appréhender pour les professionnels, précise-t-elle. C’était une mesure contre-intuitive pour eux que de pousser leurs clients à consommer moins. » La mise en place de pénalités financières, mais aussi de mesures incitatives comme les crédits d’impôt, a permis de faire évoluer les mentalités. En 2006, Myriam Maestroni, très sensible au sujet, met en place la démarche de conseil en énergie chez Primagaz : « face aux nouvelles considérations énergétiques, il était nécessaire d’informer efficacement ». Soucieuse d’accompagner l’ensemble des énergéticiens et de multiplier les solutions innovantes, elle décide de créer une société plus structurée : Économie d’Énergie, filiale de groupe néerlandais SVH Energy est lancée en 2007.
S’appuyant sur le site Internet www.economiedenergie.fr, qui réunit une information exhaustive sur le sujet, Économie d’Énergie propose aux professionnels comme aux particuliers différents programmes et services. Elle prend en compte les besoins en énergie, mais aussi la qualité de l’eau et de l’air ambiant, et les déchets. Des outils d’autodiagnostic et de prédiagnostic de performance énergétique sont disponibles via le site. Les équipes d’Économie d’Énergie apportent des conseils personnalisés et réalisent pour leurs clients une liste de l’ensemble des consommations d’énergie et des mesures visant à favoriser les économies. « Concernant les entreprises, deux domaines sont à distinguer, précise la présidente. D’abord l’usage domestique, puis les process (ensemble des étapes liées à la fabrication des différents produits). » Une fois les problèmes identifiés, Économie d’Énergie met ses clients en relation avec des partenaires issus de son réseau d’entreprises habilitées.
« Les professionnels doivent d’abord définir leur priorité », conseille Myriam Maestroni. Il est important que le projet soit porté par un référent qui soit clair dans les mesures que la société souhaite mettre en œuvre. En effet, les investissements peuvent s’échelonner sur plusieurs années. L’enjeu est d’identifier les principaux postes de dépenses énergétiques. Cela peut passer par une meilleure isolation, une optimisation de l’éclairage, une réorganisation des transports… « Les sources de dépenses sont très différentes d’un secteur à l’autre, explique Myriam Maestroni. Il n’existe pas de recette unique.
Parfois cela demande simplement un changement de comportement des acteurs de l’entreprise ». Il convient donc de s’intéresser aux pratiques quotidiennes. « On peut agir en mettant en place un système d’autocollants rappelant les bonnes pratiques aux salariés, pour les pousser à adopter un comportement plus responsable. » Ainsi, Économie d’Énergie travaille actuellement sur une offre, dédiée aux grandes entreprises, permettant aux salariés de convertir leurs efforts d’économie d’énergie en argent. « Les entreprises visent aussi à faire changer la mentalité de leurs clients, souligne Myriam Maestroni. Par exemple, de nombreux acteurs de la grande distribution proposent des programmes basés sur une baisse du prix des courses contre des efforts d’économie d’énergie. Même si, côté financements et aides, les choses en sont encore aux prémices, chaque professionnel se montre de plus en plus responsable ».