crédit : Iris
Hier, s’est ouvert à Davos, dans le canton des Grisons suisse, le 44e Forum économique mondial (FEM). L’événement réunit 2500 participants dont 400 entreprises et 40 chefs d’Etat. Pour l’occasion, Commerce International a posé trois questions à Pascal Boniface, fondateur et directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) sur le Forum de Davos.
A l’origine, en 1971, la fondation du Forum de Davos s’était donné pour mission « d’améliorer l’état du monde ». Ce défi est-il toujours valable aujourd’hui ?
Cette mission a d’autant plus de sens aujourd’hui, puisque l’état du monde reste insatisfaisant. La question reste : le forum de Davos est-il le lieu pour le faire ? Les inégalités, la sortie de crise et le conflit israélo-palestinien ne seront pas résolus là-bas. Pas plus que la fin de la pandémie de sida ou des querelles sino-japonaises sur certaines îles.
Les participants ont néanmoins pris conscience des inégalités trop flagrantes, dénoncées notamment par l’ONG Oxfam. De là à « améliorer l’état du monde »… Il y a exagération. Il ne faut pas fantasmer et croire que tout se règlera là-bas. Il s’agit plus d’un lieu de contacts, de débats, d’échanges, de networking.
Les médias disent que les patrons du forum se montrent cette année particulièrement optimistes. Partagez-vous ce point de vue ?
Différents signaux positifs sont perçus effectivement dans le monde. Il y a notamment plus de doute sur la survie de l’Euro et certaines craintes ont été levées concernant la crise. Un relatif consensus se dégage, porteur de ces bonnes nouvelles.
Les patrons se montreront peut-être plus souriants, même si les prédictions optimistes sur l’économie ne sont pas certaines. Rappelons qu’ils n’avaient pas vu venir la crise de 2008…
Au forum, le thème des inégalités devrait probablement être abordé. A ce sujet, quelle problématique formuleriez-vous ?
Je pense à la lutte contre les paradis fiscaux. La problématique sera lancée, mais je doute des résultats. Ce sont les actions gouvernementales qui pourraient décider de mettre en application des lois pour mettre un terme à cela. Quant aux chefs d’entreprises, certains préconiseront sûrement la lutte contre les paradis fiscaux, tout en l’utilisant à des fins pécuniaires.