Six millions de personnes meurent des conséquences du tabac chaque année, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Quinze mille d’entre eux se trouvent en Australie, ce qui coûte plus de 30 milliards de dollars australiens (25,5 milliards d’euros) au pays, en prenant en compte les soins et la perte de productivité.
Toutes les cigarettes ramenées au même rang
Pour lutter contre ce fléau, l’Australie a imposé en décembre 2012 des conditionnements en paquets uniformes sans marques, ni logos. Dessus, on y trouve des images effroyables représentant la nocivité du tabac ainsi que des messages sanitaires. «Les adolescents, qu’ils soient fumeurs ou pas, jugent ces paquets plus laids, fades, ternes, peu attirants, inintéressants et ennuyeux», souligne Karine Gallopel-Morvan, chercheuse à l’École des hautes études en santé publique de Rennes.
Depuis son introduction, le nombre de fumeurs qui disent avoir envie d’arrêter est en augmentation, tout comme le nombre d’appels sur la ligne téléphonique spécialisée dans l’aide au sevrage. Le but de l’opération était de priver les manufacturiers de stratégie marketing, et ainsi faciliter la lutte contre le tabac.
Depuis, cette idée a mécontenté l’Ukraine, la République dominicaine, le Honduras, Cuba et l’Indonésie. Selon ses pays, cette réglementation nuit à leurs exportations de tabac en empêchant notamment les fumeurs de distinguer les cigarettes qui seraient de qualité supérieure aux autres.
L’Angleterre suit l’exemple australien, suspendu à la décision de l’OMC
Le 3 avril dernier, constant le succès de l’opération sur la santé des gens, à la Chambre des communes de Grande-Bretagne, la ministre de la Santé, Jane Ellison a annoncé qu’elle souhaitait la standardisation des paquets de cigarettes. Peut-être que la mise en œuvre d’une telle mesure prévue pour 2015 mériterait d’attendre d’en connaître ses conséquences sur l’Île-continent. Vendredi dernier, l’OMC a accepté de réunir un groupe d’experts pour trancher sur le désaccord autour de ces paquets. Lorsque le conseil sera désigné, il disposera de six mois pour se prononcer. La loi pourrait donc être prochainement interdite.