Montréal – Donner des ailes à la nouvelle ville

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Tandis que la France poursuit sa politique de décentralisation, le Québec opte au contraire pour les « fusions municipales ». La loi sur la réorganisation municipale adoptée en 2000 a ainsi permis à cinq nouvelles villes, dont celle de Montréal, de voir le jour. Née officiellement le 1er janvier 2002, la nouvelle ville de Montréal rassemble les 27 villes du territoire de l’Île de Montréal, devenues désormais des arrondissements. Pour la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, la création de ces agglomérations renforcées était attendue. « Cela fait plus d’un demi-siècle que nous appuyons cette idée, explique le président Benoît Labonté. Pour la Chambre, il ne fait aucun doute que la compétitivité des entreprises et la prospérité des citoyens sont intimement liées au succès de ces nouvelles villes. » Améliorer la performance fiscale locale ainsi que le positionnement concurrentiel des villes à une échelle internationale, voilà quelques-uns des objectifs des fusions. Preuve qu’au Québec, le territoire est avant tout perçu comme un espace de performance économique et non, comme c’est plutôt le cas chez ses cousins français, d’un espace de mise en œuvre d’une « solidarité territoriale »…  « Montréal dispose aujourd’hui de tous les atouts nécessaires pour devenir une véritable Cité du monde, souligne Benoît Labonté. Pour ce faire, elle doit continuer à s’adapter, à créer et à innover ».

La peur du démantèlement
Montréal n’a pas à rougir des résultats obtenus lors de sa première année « d’existence ». Elle a connu en 2002 la plus forte croissance du pays (+4,3 %). Le marché de l’emploi est resté vigoureux (la province de Québec totalise 40 % des créations d’emploi du Canada) et les taux d’intérêt faible. Le secteur de la construction, notamment, a eu une activité exceptionnelle. Pourtant, à la Chambre, pas question de se laisser emporter par un quelconque triomphalisme. L’arrivée au pouvoir du Parti libéral du Québec, en avril dernier, est notamment source d’inquiétude.
« L’élection de Jean Charest aux commandes du gouvernement québécois laisse entrevoir des actions énergiques et concrètes en matière de santé et de développement économique, estime Benoît Labonté. Mais sa promesse de permettre la tenue de référendums sur les  » défusions  » fait peser une lourde hypothèque sur la nouvelle ville de Montréal. Un démantèlement serait terrible. Nous devons au contraire renforcer l’unification. » Malgré ce souci majeur, le président de la Chambre se réjouit des autres engagements pris par le nouveau gouvernement. « Nous sommes surtout impatients de voir se réaliser l’abolition de la taxe sur le capital, car elle tue l’investissement privé et nuit à la création d’emplois. De même, nous souhaitons que des efforts particuliers soient déployés afin de soutenir les PME en matière d’exportation. »
Le développement des marchés et l’exportation font en effet partie des priorités de cette Chambre. Elle organise ainsi des programmes de formation continue de « commerce international » et a récemment mis en place le projet « jeunes exportateurs » qui donne l’occasion à douze jeunes entrepreneurs de développer et de consolider de nouveaux marchés à l’étranger en profitant d’un accompagnement complet à l’exportation.