Coca-Cola, McDonald’s, stars hollywoodiennes… Le monde est imprégné d’une certaine culture américaine. Et bien des peuples en ont une vision simpliste, voire tronquée. « Ils oublient un peu vite que la culture américaine ne se limite pas à ce qu’ils en perçoivent, que les États-Unis sont un vaste pays où règne une grande diversité, et que l’on ne vit pas à New York comme on vit à L.A. », observe Marie Meriaud-Brischoux, directrice générale de l’Institut de management et de communication interculturels. Qu’ils vivent sur la côte Est, la côte Ouest, ou soient expatriés, les Américains partagent cependant certains traits culturels qui influent sur leur manière de travailler. La frontière entre vie professionnelle et vie privée est, par exemple, moins étanche aux États-Unis que dans certains pays d’Europe, dont la France.
« Pour un Américain, le travail fait partie de la vie, explique Patricia Lane, consultante en relations interculturelles et rédactrice-traductrice en anglais. Il va donc volontiers prendre un verre avec ses collègues après 18 heures. » Comme l’Allemand, un Américain considère un horaire comme un engagement d’ordre quasi contractuel. Pour les peuples latins ou arabes, au contraire, être à l’heure, c’est bien. Mais avoir quelques minutes de retard, ce n’est pas grave. « Monochroniques, les Américains sont organisés et respectent les plannings. Ils aiment traiter un dossier à la fois avant de passer au suivant, ajoute-elle. Terminer ce qu’ils sont en train de faire leur paraît plus important que prendre un café avec un collègue ». Polychroniques, les Français, les Indiens ou encore les Chinois ne voient pas d’inconvénients à mener plusieurs chantiers de front.
Ni à prendre un appel alors qu’ils sont en réunion. Le risque est par ailleurs considéré comme une opportunité par les Américains. « Ils sont motivés par un projet qui les intéresse ou la perspective d’une progression hiérarchique si elle leur permet de se réaliser ou de relever des défis, signale-t-elle. À la différence des Français qui privilégient plutôt la sécurité. Un manager se doit de prendre en compte ces divergences d’approche pour éviter les erreurs. » D’où la difficulté de manier l’art du compliment. Les Français félicitent en disant « c’est pas mal ». Or, pour les Américains, c’est presque une critique. « Question d’éducation, selon Annie Cattan, directeur associé du cabinet Pragmaty. À l’école, les Français sanctionnent les erreurs tandis que les Américains encouragent la réussite. »