L’université et la recherche : moteurs de la création d’entreprise, de Pascal Boris et Arnaud Vaissié

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S’inspirer du modèle britannique pour enrayer la crise universitaire française, c’est ce que préconise l’essai L’université et la recherche : moteurs de la création d’entreprise, ouvrage écrit par Arnaud Vassié et Pascal Boris, cofondateurs du Cercle d’outre-Manche, un groupe de réflexion composée de chefs d’entreprises français opérant à Londres et à Paris et créé en 2004.

Poussiéreuses il y a trente ans, les universités britanniques sont devenues, selon les auteurs, de véritables marques attractives et largement tournées vers la création d’entreprise grâce au triangle d’or : Université, Recherche, Entreprise. Elles attireraient de la sorte quatre fois plus de Chinois et dix-sept fois plus d’Indiens que les universités françaises malgré un coût d’études bien supérieur. Par ailleurs, « les six universités les plus actives (Cambridge, Imperial College, Oxford, University College London, Édimbourg, Bristol) ont donné naissance entre 2000 et 2008 à près de 200 entreprises, toujours en activité aujourd’hui. »
Jugeant la réforme actuelle des universités encourageante, Arnaud Vaissié, président de la Chambre française de Grande-Bretagne, et Pascal Boris, président d’honneur de cette même Chambre, invitent toutefois le gouvernement à accélérer la tendance. Ce qui permettrait à la France de « rejoindre ses principaux rivaux dans la compétition internationale ». Pour cela, ils proposent six mesures qui, selon eux, ont fait du système universitaire britannique l’un des plus performants d’Europe. Parmi elles, l’accélération de la mise en place de pôles universitaires multidisciplinaires (science, gestion, droit et humanité) ayant la taille critique (20 à 25 000 étudiants).

 

Car d’après l’essai, le système français est « trop éclaté » : « pour le même nombre d’étudiants, il existe 4 305 structures d’enseignement supérieur en France, pour beaucoup mono-disciplinaires, contre 169 structures pluridisciplinaires au Royaume-Uni. » En outre, pour recruter de nouveaux étudiants étrangers, il suffirait de mieux utiliser les marques françaises, comme le label Sorbonne, afin « d’attirer les meilleurs éléments, asiatiques notamment ». Dans ce large projet de refonte, on pointe également du doigt la « fonctionnarisation de la création d’entreprise en France, dominée par les subventions ». Selon les auteurs, cela expliquerait « que sept ans après sa naissance, une entreprise en Grande-Bretagne crée quatre fois plus d’emplois que sa concurrente en France. » Malgré ce tableau assez noir brossé par les auteurs, l’université a de l’avenir : « Si la France parvient à réformer son université comme l’a fait le Royaume-Uni dans les années 1980 (…), il ne fait pas de doute qu’elle sera non seulement attractive, mais également un joueur de poids dans la compétition internationale. »

 

L’université et la recherche : moteurs de la création d’entreprise.
Par By Pascal Boris et Arnaud Vaissié
Studyrama et and Le Cercle d’outre-Manche (mars 2009)
120 pages, 15 euros

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