« Les besoins en matière de compétences linguistiques supplémentaires vont continuer à augmenter« , révèle l’étude Elan (Effects on the European Economy of Shortages of Foreign Language Skills in Enterprise, acronyme anglais pour Incidences du manque de compétences linguistiques des entreprises sur l’économie européenne) réalisée en 2006 dans 2 000 PME du secteur de l’exportation dans toute l’Europe. L’affirmation n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, mais dans celle de la direction d’ESL-Séjours linguistiques. « L’activité de cet organisme, créé en 1996, est de préparer des séjours linguistiques à l’étranger avec des cours pour les jeunes à partir de 8 ans, pour les adultes et les étudiants, les seniors et les familles, mais aussi les pros et les cadres », détaille Magali Toureille, sa directrice France, elle-même diplômée d’un Bac +4 en langues et de l’école de tourisme Nouvelles Frontières. Qui sont ces « pros »?
Des salariés, des membres de direction, des secrétaires… Tout un panel de niveaux hiérarchiques et d’âges, de 35 à 55 ans. Certains secteurs plus présents que d’autres : les compagnies aériennes, les ingénieurs, les commerciaux à l’international, les assurances et les médias. Sont aussi visés les entreprises avec le droit individuel à la formation (DIF). « Un séjour à l’étranger est le bon moyen de rattraper rapidement l’absence de pratique. Effectué régulièrement, c’est le facteur clé pour maintenir un bon niveau et ne rien oublier« , explique Magali Toureille. L’anglais reste la langue la plus demandée. « Si vous avez appris un anglais courant, vous pouvez réclamer des cours d’anglais technique. Au total, nous enseignons vingt langues. Certaines sont rares comme le thaï ou le turc. D’autres séduisent un public de plus en plus nombreux : le japonais, l’espagnol, le portugais, le russe et le mandarin« , énumère-t-elle.
ESL-Séjours linguistiques fait aussi bénéficier ses « élèves » de son réseau d’écoles basé à l’étranger. L’organisme est en effet présent à l’international avec une trentaine de bureaux dans le monde: ceux de Madrid et de Berlin sont les derniers à avoir ouvert en mars 2011. Pour rendre sa formule encore plus pertinente et originale, ESL-Séjours linguistiques propose « une immersion totale » : « On place les pros dans les situations qu’ils vont connaître. Par exemple, un déjeuner d’affaires ou une soirée avec son partenaire commercial. L’idéal, c’est la formule one-to-one, où l’on vit avec le professeur: on baigne alors dans sa culture et l’on est intégré à la vie quotidienne. » En effet, le « cross-cultural » (comprendre le croisement des cultures) est la base de la communication en langue étrangère actuelle. Le développement des entreprises à l’international est accompagné d’une prise de conscience des spécificités culturelles. Comprendre l’autre permet de mieux s’adapter et donc de mieux négocier. En proposant une multitude de mises en situations, les séjours de ESL ambitionnent d’offrir une « culture étrangère. »
Les séjours one-to-one sont les plus demandés. Ces cours privés chez le professeur permettent de choisir le nombre de cours souhaités, ainsi que l’enseignant adapté au profil du cadre client. Compter 900 euros pour un programme de 20 heures de cours. Le logement en chambre individuelle, les documents et les guides et les repas sont compris dans le tarif. Le prix de l’avion est à la charge du client. La deuxième offre, plus classique, est en école de langue. C’est l’occasion d’apprendre l’anglais en faisant du networking, en travaillant son réseau personnel avec les quatre camarades du groupe, cadres eux aussi. « Le fait d’être implanté un peu partout contribue à attirer une diversité de nationalités du côté des élèves, très enrichissante pour un professionnel », souligne Magali Toureille. Une autre formule consiste en des cours spécialisés RH. Enfin, la dernière formule s’occupe des ingénieurs et des chefs de projet. Les tuteurs sont alors issus de l’industrie, du domaine de compétence des élèves.