L’horizon s’obscurcit pour les pays développés. L’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié le mois dernier ses indicateurs composites avancés, qui montrent un ralentissement généralisé des principales économies mondiales. Ces indicateurs ont été conçus pour anticiper les points de retournement de l’activité économique. Ainsi, en juillet, la plupart des 34 pays membres de l’OCDE et des grandes économies non-membres ont connu un ralentissement économique.
L’indicateur composite avancé pour la zone OCDE, tout comme celui du G7, enregistre un recul de 0,5 point pour un quatrième mois de baisse d’affilée. Les pays où l’activité économique a ralenti le plus fortement sont notamment l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, le Brésil ou encore l’Inde et la Chine. Les États-Unis et la Fédération de Russie connaissent aussi un ralentissement plus important que le mois précédent.
Quelques jours plus tôt, l’institution avait revu en baisse ses prévisions pour les pays développés. Tombé à 0,4 % au deuxième trimestre 2011, le taux de croissance dans les pays du G7 est attendu à 1,6 % au troisième trimestre, mais chutera à 0,2 % au cours des trois derniers mois.
« La reprise s’est quasiment arrêtée au deuxième trimestre dans plusieurs économies de l’OCDE », explique-t-elle. D’une part, le commerce international a stagné au deuxième trimestre. D’autre part, le marché de l’emploi ne se redresse pas alors que la confiance des entreprises et des consommateurs décline, note l’OCDE. Pire, la crise de la dette souveraine en Europe et aux États-Unis risque de pénaliser encore davantage l’économie. Dans ces conditions, l’institution estime que « le risque d’une contraction de l’activité est devenu plus élevé dans certaines des principales économies de l’OCDE ».
Selon elle, « la possibilité d’une récession (deux trimestres consé-cutifs de croissance négative) n’est pas exclue dans certaines grandes économies de l’OCDE, mais une contraction de même ampleur qu’en 2008-2009 n’est pas à l’ordre du jour ». Un tel environnement justifie donc les politiques monétaires accommodantes en place. Toutefois, « si dans les prochains mois apparaissent des signes que la faiblesse persiste, les taux devront être abaissés là où les marges de manœuvre existent ».
Un point de vue partagé la Banque centrale européenne. Après avoir relevé ses taux en avril et en juillet, la BCE a chan- gé son fusil d’épaule. Jeudi 8 septembre, Jean-Claude Trichet a évoqué un « risque baissier sur la croissance » en zone euro. L’institution, qui a laissé ses taux inchangés à 1,5 %, a abaissé ses prévisions de PIB de la zone euro de 0,3 point à 1,6 % pour 2011 et de 0,4 point à 1,3 % pour 2012.
Les risques inflationnistes sont à présent « équilibrés » et non plus haussiers. De quoi conforter l’idée d’une baisse des taux avant la fin de l’année. De son côté, les États-Unis font le pari de la relance. La Maison Blanche va mettre 447 milliards de dollars (325,59 milliards d’euros) sur la table pour éviter la récession. La Banque centrale américaine étudie pour sa part les options pour de nouvelles mesures de soutien à l’activité.