Après les crises économiques, le Brexit qui fait toujours parti de l’actualité (sans qu’on sache pour combien de temps) et à quelques jours des élections européennes, l’Europe peine à trouver la stabilité et la sérénité dont elle a bien besoin. Si les perspectives ne sont plus aussi sombres qu’à l’époque de la crise des subprimes en 2008 et des crises grecques et portugaises qui en ont découlé, l’instabilité politique et la crise migratoire sont autant de sujets qui cristallisent les tensions autour de la construction européenne.

Le sujet a déjà fait beaucoup parlé mais la visite de Xi Jinping fin mars a mis à jour davantage encore les divisons entre les pays européens. Armé de sa volonté pour construire les nouvelles Routes de la Soie chères à l’Empire du milieu, le président chinois a eu d’une part l’Italie qui s’est mise à signer des contrats historiques avec la Chine, d’autres part Emmanuel Macron, Angela Merkel et Jean-Claude Juncker qui ont rappelé au même moment l’importance pour l’Union Européenne de rester soudés à travers les dix mesures établies par le conseil européen quelques jours plus tôt pour encadrer les relations économiques à donner entre l’UE et la Chine.

Même les pays qui se portent bien ont une certaine appréhension

C’est dans ce contexte d’une économie communautaire présentant son lot d’instabilités, dont les relents de souverainisme et nationalisme, que vont se tenir les 25 et 26 mai prochains les élections européennes. Et qu’il s’agisse de pays se portant bien comme l’Allemagne ou de pays empêtrés dans des crises politique internes, comme la France avec ses gilets jaunes, tous craignent des élections qui pourraient changer la donne politique, notamment en cas de poussée nationaliste.

Le plus important est sans doute la défense des intérêts européens communs, mais ces mêmes intérêts sont souvent mis à mal par ceux des différents pays, et les agressions économiques extérieures de la Chine et des États-Unis contribuent à renforcer la division entre les Pro et Anti Europe. Si la désunion progresse, l’Europe va se fragiliser de façon considérable face à ces adversaires et ceux-ci n’hésiteront pas à en tirer profit.

La crise sociale et la crise migratoire, au coeur des urnes

Le défi humanitaire des réfugiés qui fuient des conflits sanglants est également d’importance majeure. Si les italiens, les hongrois et les autrichiens ont bien fait comprendre leur volonté de ne pas se laisser « submerger » ni de se retrouver seuls face à cette problématique, la frilosité d’autres pays pour accueillir des migrants jouera là aussi un rôle essentiel dans le scrutin à venir.

Rien qu’en France le mystère reste entier pour savoir qui sortira vainqueur de ces élections, LREM qui tient toujours la place de leader est talonné par le RN, et même dépassé selon certains sondages. La crise des gilets jaunes et le grand débat national ont quant à eux, rajouté du doute sur le scrutin européen à venir, scrutin souvent délaissé par des électeurs qui ne perçoivent pas l’impact réel des décisions bruxelloises dans leur vie de tous les jours. En somme, le mystère reste entier pour savoir qu’il adviendra de l’Europe de demain.