« Nous sommes à un peu plus d’un an du début de l’événement et beaucoup de contrats vont être conclus à partir de maintenant. Nous sommes très excités par ce challenge », explique Jeremy Wiley, président de la Chambre du Cap. Depuis deux ans, celle-ci crée pour ses membres des occasions d’entrer en contact avec les organisateurs de la Coupe du monde. Décrochée par WBHO et Murray & Roberts, la construction du stade de Green Point, au Cap, représente plus de 2 000 emplois pour 68 000 places. Et pour le moment, la quasi-totalité des contrats a été signée par des entreprises de la région du Western Cape. Comme tous les Sud-Africains, la Chambre a tout intérêt à ce que l’événement se déroule dans les meilleures conditions. « Les retombées économiques les plus importantes se calculeront sur le long terme. Même après la Coupe du monde, nous continuerons à travailler en lien avec ce que nous avons fait pour le Mondial », poursuit Jeremy Wiley.
De nouvelles infrastructures, mais aussi des créations de compétences et d’expertises à valoriser dans le monde. À Durban, les opportunités pleuvent aussi. Le plus gros contrat, celui de la construction du Moses Mabhida Stadium, a été conclu par des sociétés de construction sud-africaines (WBHO, Group 5 et Pandev). Et la Chambre estime à environ 150 000 le nombre d’emplois créés pour l’organisation de l’événement dans la ville. En tout, plus de 700 millions de dollars, soit 55 millions d’euros, seront dépensés pour l’organisation de la Coupe du monde et les projets attenants. Mais au-delà des opportunités directes, les acteurs du monde économique du Kwazulu-Natal (la région de Durban), emmenés par la Chambre, entendent profiter de l’événement pour créer des compétences dans des domaines aussi variés que l’artisanat, la fabrication d’équipements électroniques, l’événementiel, l’accueil et les services liés au tourisme comme la traduction ou les visites guidées. C’est l’occasion aussi pour la province d’augmenter sa capacité d’accueil des 32 000 lits dont elle aura besoin, et aussi de créer des activités. « Les gens essaient de voir comment ils pourront tirer profit de la Coupe du monde. Beaucoup voudraient créer leur entreprise », explique Zama Mncwabe, coordinatrice de la Coupe du monde à la Chambre de Durban.
Ils doivent s’inscrire dans des bases de données officielles et passer par des procédures d’accréditation pour accéder au marché. Une manière de contrôler le bon déroulement de toutes les productions. Car, rien n’est laissé au hasard. Et les grèves des ouvriers qui ponctuent la construction des stades, ne semblent pas perturber les Sud-Africains qui entendent bien tenir leurs engagements. Dotée d’une image terne, l’Allemagne était parvenue à se montrer joyeuse avec l’organisation d’un Mondial on ne peut plus festif. Un exemple que les Sud-Africains souhaitent suivre pour doper leur activité touristique. Connu pour son taux de criminalité élevé, le pays tient à faire de la sécurité une priorité. Il envisage de consacrer 64 millions de dollars (environ 50,3 millions d’euros) à la mobilisation de plus de 41 000 policiers. Les compagnies privées, dont les effectifs sont plus élevés que ceux de la police nationale, ont aussi des marchés à décrocher. Sans compter les 66,5 millions de dollars (52,5 mil-lions d’euros) qui seront encore alloués à l’achat d’hélicoptères et d’équipements anti-émeutes et pour le contrôle des frontières. « Les organisateurs de la Coupe du monde au Cap ont déjà reçu des demandes de conseil en organisation venant du Brésil. Des contrats pourraient suivre. Livrer un événement de haute qualité en temps et en heure sera un pied de nez aux afro-pessimistes », estime Laurine Platzky, coordinatrice de la Coupe du monde au Cap. Dans un peu plus d’un an, le monde saura si elle avait raison.