L’emploi croît en Allemagne mais creuse les inégalités

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Jamais les entreprises allemandes n’avaient autant embauché depuis le début de la crise.      610 000 emplois ont été créés au cours de l’année 2011 portant à 23, 67 millions le nombre d’actifs. A signaler qu’il s’agit d’emplois à durée indéterminée d’au moins 21 heures hebdomadaires et dont les deux-tiers sont des plein-temps.                                                   Pour l’agence nationale de l’emploi (Bundesagentur für Arbeit, BA), ces statistiques rendues publiques au cours de l’été tordent le cou à bien des idées reçues. Le marché de l’emploi allemand ne serait pas autant miné par la précarité que voudraient le faire croire les syndicats. Il n’empêche que pendant la même période, le nombre des emplois précaires, (mini-jobs rémunérés 400 euros par mois, CDD et intérimaires) a augmenté de 80 000. Ce sont aujourd’hui près de huit millions d’Allemands soit 22% des actifs qui se trouvent dans cette situation.

Chômage technique

Ce qui reste salué par les entreprises comme une flexibilisation du marché du travail n’en inquiète pas moins les observateurs. Cette précarisation de l’emploi devrait s’accentuer au cours des prochains mois au regard des premières annonces de chômage technique faîtes par certains groupes comme Opel, Thyssen Krupp… en prévision de la récession économique. Cette mesure à laquelle l’industrie allemande avait eu recours en 2009 pour prévenir les licenciements massifs, pourrait s’étendre aux sous-traitants comme l’équipementier Schaeffler. Le syndicat IG Metall lui-même se résout à approuver la possibilité d’avoir recours au chômage technique pendant une période de 24 mois contre les six mois prévus dans les conventions collectives. Une dérogation qui devrait permettre comme au plus fort de la crise de préserver les indicateurs du chômage. Car si le taux de chômage a baissé de 2,2 % en juillet dernier par rapport à 2011, pour atteindre un niveau de 6,8 %, il n’en avait pas moins augmenté de 2,4 % depuis juin. Le sous-emploi de son côté a progressé d’un point en un mois pour atteindre un taux de 9 % (chômage technique non compris). « Les tendances de fond du marché de l’emploi allemand restent positives dans leur globalité mais il en ressort des signes d’un ralentissement de son évolution », a noté lors de la présentation des statistiques Frank-J. Weise, président de l’agence nationale pour l’emploi. Une agence nationale pour l’emploi qui peine cependant à trouver des candidats pour les 500 000 postes vacants (soit 8000 de plus qu’en 2011) dans de nombreux secteurs tels que la métallurgie, la méchatronique, l’électronique, la construction mécanique, la logistique, le commerce et la santé. 

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