La première puissance mondiale enregistre au premier trimestre 2020 sa plus grande contraction depuis la grande crise financière de 2008. Le confinement impacte l’économie américaine handicapée par un prix du baril de pétrole très bas et un système de santé particulièrement défaillant.
Le département du commerce américain a annoncé un recul du PIB de 4.8% au premier trimestre pour les États-Unis, alors que celui-ci était à 2.1% de croissance sur les trois derniers mois de 2019. Les prévisions de croissance se situent entre -1% et -15%, et l’écart est énorme au vue de la grande incertitude qui règne depuis le début de la crise.
C’est la contraction du PIB la plus forte que le pays ait connu depuis le premier trimestre 2009 alors que le monde entier essayait de faire repartir l’économie à la suite de la crise des subprime. Le plus inquiétant est que cette baisse du PIB sur le premier trimestre est dû essentiellement aux dernières semaines du trimestre en question. Des millions d’américains ont perdu leur emploi et la consommation est au plus bas.
Les élections américaines de 2020 vont connaitre une tension inédite
«L’économie est en chute libre. Nous pourrions nous approcher de quelque chose de bien pire qu’une profonde récession. Il est prématuré de parler de reprise. Nous allons assister à beaucoup de faillites de petites et moyennes entreprises» insiste un économiste américain de Reuters.
La consommation des ménage a plongé de 7.6% de janvier à mars, après une hausse de 1.8% d’octobre à décembre, quant à l’investissement des entreprises il s’est contracté de 8.6% sur les premiers mois de l’année dû aux tensions commerciales avec la Chine et la crise du pétrole. Les exportations ont chuté de 8.7% et les importations de 15.3%.
De nombreuses usines jugées non-essentielles ont dû fermer leurs portes depuis les premières apparaitions du Covid-19, les américains peinent à trouver les ressources financières pour se soigner efficacement. Des conséquences dramatiques d’un système de santé bien éloigné de nos standards européens, puisque tout acte médicale se paye au prix fort et les assurances ne sont pas accessibles à tous (près de 30 millions de citoyens américains n’ont pas d’assurance maladie).
C’est probablement un des grands débats qui s’imposera lors de la présidentielle de fin d’année qui se déroulera dans un contexte inédit lié à la crise du Covid-19 et ses retombées…