Avec ses 289 entreprises (SA, sociétés d’assurance mutuelle et succursales de sociétés étrangères pratiquant l’assurance et la réassurance), la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) représente 90 % du marché français et près de 100 % du marché international. Le rôle de ses 181 salariés ? Représenter les intérêts de la profession auprès des interlocuteurs publics et privés ; assurer la concertation avec ses partenaires ; étudier les problèmes techniques, financiers et juridiques du secteur et promouvoir les actions de prévention afin de limiter la gravité et la fréquence des risques. Le secteur, en forte croissance (+12,8 % en 2006, chiffre record de la décennie), bénéficie surtout du dynamisme de l’assurance des personnes (+16 %). « Traditionnellement, l’assurance est liée aux biens : elle est née au temps des colonies, avec la garantie des cargaisons des navires, puis s’est développée au 19e siècle à travers les sociétés d’assurance mutuelle agricoles, explique Gérard de La Martinière, ancien directeur général d’AXA et président de la FFSA depuis 2003. L’assurance de responsabilité, afin de se prémunir des conséquences des dommages créés, est née ensuite. Et le troisième volet, l’assurance des personnes, s’est surtout étendu durant les vingt dernières années : au-delà de leur voiture et de leur appartement, les individus souhaitent désormais protéger leur santé, leur retraite ou leur capacité à surmonter un handicap… »
Des PME moins bien protégées qu’en Allemagne
La gestion des « risques entreprises », activité traditionnelle de l’assurance, constitue un outil indispensable au bon fonctionnement de l’économie. « Néanmoins, le coefficient de couverture reste très inégal entre les grandes entreprises et les PME, note Gérard de La Martinière. Les risques classiques (bris de machine…) sont plutôt bien couverts, mais d’autres, tels que la perte d’exploitation (remboursement des charges en cas d’endommagement de l’appareil de production) ou la responsabilité du chef d’entreprise sont encore méconnus. » Les entreprises françaises restent en effet moins bien équipées en assurances, et donc moins bien protégées, que leurs consœurs allemandes. Car si l’assurance est un secteur en développement, il est aussi en mutation constante. « Intégration du marché européen, internationalisation, positionnement vis-à-vis de l’assurance publique… Durant les dix prochaines années, le secteur devra faire preuve de capacités d’innovation, prédit Gérard de La Martinière. Mais l’assurance restera un acteur indispensable du jeu économique, en assurant le financement d’une partie de l’économie, mais aussi en garantissant le bon fonctionnement des relations économiques et sociales. »