Créé en 1909, le Salon du Bourget est le rendez-vous incontournable des professionnels du secteur. Pour sa 49e édition, 2 100 exposants venus de 45 pays ont occupé 130 000 m² d’exposition tandis que 192 000 m² étaient dédiés aux 150 aéronefs présents. Quelque 145 000 visiteurs professionnels et 200 000 visiteurs grand public se sont pressés au Bourget et ont pu admirer une vingtaine de démonstrations quotidiennes plus spectaculaires (et bruyantes) les unes que les autres. L’invité d’honneur du salon était Solar Impulse, l’avion zéro carburant suisse. De la taille d’un Airbus A-340 (63,40 m d’envergure), Solar Impulse est un avion poids plume (1 600 kg) : doté de 11 628 cellules solaires, il peut voler de jour comme de nuit à la vitesse moyenne de 70 km/h. Après son vol de plus de 26 heures réalisé le 8 juillet 2010, il ambitionne de faire un tour du monde d’ici 2014. D’autres manières de limiter la pollution en économisant l’énergie fossile étaient présentées lors du salon, qui a dédié cette année un espace aux carburants alternatifs qui commencent à afficher leurs performances pour le secteur aéronautique.
Ainsi, un avion d’affaires Gulfstream G450 a relié Morristown (USA) au Bourget grâce à un carburant composé pour moitié d’huile de cameline, une solution qui aurait permis d’économiser 5,5 tonnes de dioxyde de carbone selon Honeywell, son fabricant. Quant au Zehst, avion hypersonique qu’EADS rêve de propulser vers 2050, il s’envolerait grâce à un biocarburant d’algues jusqu’à l’altitude de 32 000 m (10 000 m pour un avion classique), puis enclencherait des moteurs de fusée à l’hydrogène : volant dans la stratosphère, il relierait Paris à Tokyo en 2 h 30 (12 heures actuellement). Comme lors des éditions précédentes, le Salon du Bourget a, cette année encore, fait la part belle aux petites et moyennes entreprises françaises. Près de 400 PME/PMI fournisseurs de l’industrie aéronautique, fédérées par les différentes chambres de commerce ou acteurs régionaux (CCI Rhône-Alpes, Centreco, AREX Picardie…) ont ainsi animé l’espace « French Aerospace Suppliers » s’étendant sur 54 000 m² afin promouvoir leurs produits et techniques innovantes. Par ailleurs, la totalité du hall 4 était dédiée aux PME aéronautiques françaises.
Celles-ci ont pu organiser des rendez-vous d’affaires individuels et confidentiels avec les grands donneurs d’ordres sur des thèmes prédéfinis, optimisant ainsi leurs chances de conclure des partenariats voire des contrats. Trois pôles de compétitivité étaient présents sur l’espace « French Aerospace Suppliers ». ASTech Paris Région, créé en 2006, compte aujourd’hui plus de 200 adhérents. Premier bassin d’emplois en France dans le domaine de l’aéronautique, de l’espace et des systèmes embarqués, il rassemble plus de 100 000 personnes et regroupe la majorité des emplois de R&D français. S’étant vu confié par la région Île-de-France et l’État, la mission de tête de réseau de la filière aéronautique et spatiale francilienne, le pôle a élaboré, en partenariat avec le réseau des Chambres de commerce et d’industrie de Paris-Île-de-France, un plan d’action visant à créer sur le secteur aéronautique et spatial francilien une dynamique nouvelle de croissance en termes de marchés, de création d’emplois et de développement économique durable et d’améliorer les relations entre PME-PMI et grands donneurs d’ordres. En 4 ans, 141 millions d’euros ont été investis dans 27 projets au bénéfice de 183 partenaires industriels.
Terre d’excellence dans le domaine aéronautique, les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées étaient également représentées au salon au travers d’Aerospace Valley. Ce pôle de compétitivité est le premier bassin d’emplois européen du secteur : il compte 567 adhérents dont 283 PME (dont 97 étaient présentes sur le stand), 120 000 emplois, 1 600 établissements, 8 500 chercheurs et 2 des 3 grandes écoles françaises en aéronautique. Quant au pôle EMC2, axé sur les matériaux avancés, il a déjà permis à 110 projets d’être labellisés, soit près de 350 millions d’investissements global en R&D : plus de deux projets sur trois sont déjà financés à hauteur de 270 millions d’euros avec une part publique de plus de 90 millions d’euros. À l’instar des entreprises regroupées sur les pavillons régionaux, les PME intégrées à ces pôles de compétitivité ont pu bénéficier d’une meilleure visibilité et afficher leur complémentarité avec des consœurs basées sur le même territoire. Un critère déterminant pour les donneurs d’ordre qui, même dans l’aéronautique et le spatial, gardent les pieds sur terre.