Le retour des opa active le marché

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Le regain de fusions-acquisitions souligne la bonne santé des entreprises.

Sur les marchés financiers, la crise semble déjà de l’histoire ancienne. Reparties à la hausse depuis la mi-mars, les bourses ne veulent plus céder au pessimisme malgré un environnement encore incertain : envolée du pétrole, resserrement monétaire en zone euro et en Chine, appel au secours du Portugal, enlisement du conflit libyen, conséquences dramatiques du séisme-tsunami-crise nucléaire au Japon… Depuis le début de l’année, l’indice CAC 40 de la Bourse de Paris affiche un gain de 4 %. Sur les autres places européennes, le constat est similaire : à Francfort, le DAX a progressé de 2,94 %. Tandis qu’à New York, le Dow Jones a engrangé 5,99 % depuis janvier, un record depuis 1998. Quelles sont les raisons de cette embellie ? D’abord, les résultats d’entreprises sont bons. Selon les données de l’agence Thomson Reuters, les sociétés du S&P 500 devaient afficher une hausse moyenne de 14 % de leurs profits au 1er trimestre par rapport à la même période en 2010. Et les chefs d’entreprise, qui ont retrouvé confiance, se lancent dans les opérations de fusion et acquisition.

 

Le géant britannique des télécoms Vodafone a ainsi annoncé le rachat de son partenaire, l’indien Essar, tandis que le français Ingenico (terminaux de paiement) s’intéresse aux activités américaines de son concurrent Hypercom. Dans la chimie, le belge Solvay a lancé une offre amicale de 3,4 milliards d’euros sur le français Rhodia. La proposition représente une prime de 50 % par rapport au cours de bourse la veille de l’annonce. Aux USA, le secteur des semi-conducteurs participe au mouvement avec l’offre amicale de Texas Instrument sur son compatriote et concurrent National Semiconductors pour 6,5 milliards de dollars (4,5 milliards d’euros), offrant une prime de 77 % sur le dernier cours coté de l’entreprise californienne. Sur le front économique, les nouvelles sont globalement favorables. Les États-Unis ont créé 216 000 emplois au mois de mars, faisant reculer le chômage à 8,8 %, un plus bas depuis deux ans. En zone euro, la décision de la Banque centrale européenne de relever, pour la première fois depuis trois ans, son principal taux directeur de 25 points de base à 1,25 % a été bien perçue par les investisseurs.

 

La BCE entend ainsi répondre à la poussée de l’inflation en zone euro malgré les graves difficultés persistantes de certains États. En mars, les prix ont progressé de 2,6 % en zone euro, dépassant pour la quatrième fois consécutive l’objectif de moyen terme de la BCE d’une inflation proche, mais inférieure à 2 %. Cependant l’économie européenne n’est pas encore tout à fait sortie d’affaires. Au risque inflationniste, s’ajoute la fragilité persistante du secteur financier. Pour le FMI, l’état des banques de l’UE menace la stabilité mondiale. L’Europe n’échappera pas, d’après le FMI, à une restructuration des banques non viables et à une recapitalisation de celles qui le sont. Or, « il est probable qu’il faudra qu’une partie de ce capital vienne de sources publiques », prévient l’institution. La tâche s’annonce difficile au moment où ces mêmes États luttent pour redresser leurs finances publiques.

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