Titulaire d’un doctorat en Sciences économiques et sociales obtenu à l’université de Lille, M’fadel El Halaissi a débuté sa carrière au Maroc chez BMCE Bank (Banque marocaine du commerce extérieur), société dans laquelle il a exercé divers postes et missions avant d’être nommé, depuis avril 2007, directeur général de BMCE Corporate Bank. Aujourd’hui âgé de 53 ans, il est donc chargé de la banque corporate, des investissements et de l’international. Depuis sa création en 1959, BMCE Bank a toujours été une banque d’entreprises tournée vers l’international. Aujourd’hui présente dans une vingtaine de pays en Afrique, Europe et Asie, elle dispose au Maroc de plus de 500 agences, dont 16 centres d’affaires et une agence corporate pour un total de 1,8 million de comptes. Certifiée ISO 9001 sur plusieurs de ses activités phares, BMCE Bank se positionne au 3e rang du secteur bancaire en termes de total bilan, avec des parts de marché crédits et dépôts de 13,1 % et 14,2 %. Enfin, depuis 2005, BMCE Bank mène une double stratégie sur les plans national et international et ce, à travers le développement de son réseau d’agences au Maroc, avec l’ouverture de 200 nouvelles agences à horizon 2010, de même qu’à travers une politique de croissance externe sur le plan continental.
Commerce International : Quel est votre positionnement dans le paysage bancaire du Maroc et à l’international ?
M’fadel El Halaissi : « BMCE Bank est la plus internationale des banques marocaines. Sa première installation à Paris date de 1972. Mais rappelons que le secteur bancaire marocain est composé de 15 banques et que les 3 plus grands groupes bancaires, à savoir BMCE Bank, Attijariwafa bank et BCP, détiennent plus des deux tiers du total des dépôts et près de 59 % des crédits. Au Maroc, le taux de bancarisation est croissant, s’établissant à 28 % de la population globale. Depuis sa privatisation, en juin 1995, BMCE Bank, est le « vaisseau amiral », comme le souligne notre président-directeur général, Othman Benjelloun, d’un groupe multi-métiers fédéré au sein de la holding Finance.com. BMCE Bank a consolidé sa présence domestique et a étoffé son réseau et son influence à l’international. Ce renforcement à l’international se traduit par une forte présence en Europe (MediCapital Bank à Londres, de nombreuses agences sur le vieux continent et BMCE International à Madrid) et en Afrique à travers la Banque de développement du Mali, La Congolaise de banque, BMCE Capital Dakar, BMCE Capital Cameroun et, depuis dix-huit mois, à travers Bank of Africa (présente dans douze pays africains). Sur le continent asiatique, BMCE Bank est présente à travers une agence à Abu Dhabi et un bureau de représentation en Chine, à Pékin. »
Comment définissez-vous l’attrait du royaume pour les investisseurs étrangers ?
M. El H. : « L’attrait majeur du pays est sa stabilité générale, qu’elle soit politique, économique ou sociale. Au niveau politique, le Maroc jouit d’une stabilité politique renforcée par la légitimité de la dynastie régnante, tirant ses racines de douze siècles d’histoire. Économiquement, le royaume a bénéficié d’une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 5 % tout au long de la décennie écoulée, ce qui lui confère un rôle indéniable de locomotive économique régionale. Enfin, sur le plan social, le Maroc poursuit la mise en œuvre du processus démocratique et des institutions afférentes. Des actions sociales au profit des couches populaires et de la population rurale ont été entreprises (INDH) et des réformes courageuses comme le nouveau Code de la famille, ont été mises en place sur instructions de Sa Majesté le roi Mohamed VI. Tous ces facteurs, et bien d’autres – la proximité du marché européen, la culture industrielle et des services, la qualité des ressources humaines, les accords et conventions signés avec l’Union européenne, les États-Unis et certains pays régionaux, et la bonne tenue des dépenses publiques… – ont fait que les investissements directs étrangers au Maroc ont connu une croissance continue au cours des dix dernières années. »
Quels sont les secteurs d’activités les plus représentés au Maroc ? Et quelle est la clientèle dominante de BMCE Corporate Bank ?
M. El H. : « Parmi les secteurs ayant tiré l’activité économique vers le haut au cours des trois dernières années figurent le bâtiment et les travaux publics (plusieurs projets d’infrastructures d’envergure ont été lancés : port de Tanger-Med, autoroutes, barrages, aéroports et construction de 140 000 logements par an) ; le tourisme (le plan Azur lancé il y a moins de cinq ans et tablant sur 10 millions de touristes en 2010, est bien engagé : à la fin 2008, le Maroc avait déjà reçu près de huit millions de voyageurs internationaux) et enfin les services (en quelques années, le Maroc est devenu une plate-forme des métiers de l’offshoring, des centres d’appels et des services : plusieurs milliers d’emplois ont ainsi été créés dans ce secteur en plein essor). Pour autant, les secteurs traditionnels de l’économie marocaine, tels que la pêche, l’agroalimentaire, le textile et les mines, continuent de participer activement à la formation du PIB marocain. Il convient de signaler que le plan de développement industriel « Émergence » a mis l’accent sur les secteurs compétitifs de l’économie marocaine et sur la création de pôles industriels dans les secteurs de l’aéronautique, l’automobile et des nouvelles technologies. Quant à nos clients, BMCE Corporate Bank conseille des entreprises nationales et multinationales, privées et publiques, opérant dans tous les secteurs d’activité, représentatifs du tissu économique marocain. »
Quelle est la valeur ajoutée de votre réseau ?
M. El H. : « La qualité de services, sans doute la plus élevée du pays dans les réseaux bancaires. Outre la diversité et l’étendue de notre offre, chaque client de BMCE Corporate Bank est en relation directe avec un interlocuteur privilégié et unique. Autre point fort, BMCE Bank développe, dans le cadre de conventions particulières, des relations de partenariat avec les plus grandes banques internationales. À travers son réseau étendu de correspondants, BMCE Bank permet ainsi à ses clients de réaliser leurs opérations d’import-export dans un grand nombre de pays en relation d’affaires avec le Maroc. »
Qu’en est-il de Cap Entreprises ?
M. El H. : « Créé il y a un an, après six mois d’études, Cap Entreprises est pleinement opérationnel. L’objectif de ce concept est de renforcer la proximité avec nos clients. Cap Entreprises se définit ainsi comme un partenariat avec accompagnement, suivi et conseils aux entrepreneurs. Nous les aidons dans leur choix, leur développement et la conduite de leurs projets, et ce dans les meilleures conditions. Les résultats obtenus de cette nouvelle organisation, véhiculée par les seize centres d’affaires, dépassent amplement nos prévisions initiales. »
BMCE Bank mécène et sponsor ?
M. El H. : « Le groupe BMCE Bank anime des réseaux de solidarité et de responsabilité sociale d’entreprise, en bonne intelligence avec les pouvoirs publics et d’autres acteurs de la société civile. C’est ainsi que 4 % du revenu brut d’exploitation de la banque sont alloués à sa Fondation pour mener son action, centrée essentiellement sur la promotion de l’éducation et la préservation de l’environnement. À l’initiative de Othman Benjelloun, notre PDG, la Fondation BMCE Bank, sous la direction de sa présidente Leila Benjelloun Meziane, mène un programme inédit de création de mille et une écoles communautaires rurales, les Medersat.com. Ce programme a permis, à ce jour, la création et l’équipement de plus de 136 unités scolaires et préscolaires, la scolarisation de plus de 12 000 élèves et l’alphabétisation de près de 6 000 adultes, dont 80 % de femmes. Une soixantaine de projets de développement communautaire ont vu le jour. Grâce à l’action de la Fondation BMCE Bank, source de fierté pour l’ensemble des collaborateurs du groupe, les élèves, les parents, les enseignants et les habitants des sites du réseau des Medersat.com, profitent d’un environnement favorable en matière d’adduction d’eau, d’énergie et de services de base, voire de gouvernance villageoise et d’activités génératrices de revenus ! »