Le Président chinois Xi Jinping a été accueilli en France du 5 au 7 mai puis a enchainé avec l’Italie et la Hongrie pour tenter d’améliorer des relations un peu chancelantes avec l’Union européenne et qui pèsent sur les échanges commerciaux de l’UE avec la deuxième économie mondiale. Selon les analystes, les entreprises européennes implantées en Chine sont confrontées à des conditions commerciales plus incertaines, ce qui les oblige à consacrer davantage de ressources à la gestion des risques croissants.
Cette visite intervient alors que la Chine et la France célèbrent 60 ans de relations diplomatiques – parfois houleuses – et que les deux parties ont indiqué qu’elles souhaitaient naviguer dans des eaux moins troubles.
Le commerce figurait en bonne place à l’ordre du jour de la rencontre entre le Président français Emmanuel Macron et son homologue chinois, selon des sources diplomatiques. Il s’agit du premier voyage de Xi Jinping en Europe depuis cinq ans, dans un contexte de tensions croissantes entre l’UE et la Chine.
Cette visite fait suite à la visite de Emmanuel Macron en Chine en avril 2023. Au cours de ce voyage, Emmanuel Macron avait adopté une ligne plus souple à l’égard de Pékin que ses partenaires de l’UE, suggérant que Bruxelles devrait moins s’immiscer dans la politique chinoise.
La France se méfie de plus en plus de l’influence croissante de Pékin, en particulier dans le Pacifique, où Paris a ses propres intérêts sous la forme de ses territoires d’outre-mer, la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française. La France met en garde contre «la puissance et les revendications territoriales croissantes de la Chine» dans la région.
Ces dernières années, les relations avec l’UE se sont détériorées en raison de l’affirmation de la Chine en mer de Chine méridionale, de l’imposition d’une loi draconienne sur la sécurité nationale à Hong Kong et des critiques croissantes de l’UE à l’égard du bilan de Pékin en matière de droits de l’homme, en particulier pour les minorités telles que les Tibétains et les Ouïghours.
Les entreprises étrangères en ressentent également les effets. Dans un rapport publié en mars, la Chambre de Commerce de l’Union européenne en Chine a exhorté les dirigeants du pays à s’attaquer aux risques qui ont connu une «croissance exponentielle» ces dernières années. «Ce rapport arrive à un moment où l’environnement commercial mondial devient de plus en plus politisé et où les entreprises doivent prendre des décisions très difficiles sur la manière dont elles peuvent continuer à s’engager sur le marché chinois, voire dans certains cas si elles le font» a déclaré Jens Eskelung qui dirige l’institution.
Les représentants des Chambres de Commerce de l’UE ont déclaré que l’évolution de l’environnement commercial de la Chine reflète en partie les mesures prises par Pékin pour minimiser les risques liés aux barrières commerciales et à la dépendance à l’égard des importations de matières premières ou de produits industriels essentiels.