Xavier Kergall, directeur général de ce salon est on ne peut plus clair sur les ambitions affichées : «  l’écosystème de l’emploi des personnes en situation de handicap répond à des logiques systémiques. Il est important de décloisonner les deux grands pans du marché pour aborder de manière constructive les enjeux majeurs de cette question de responsabilité sociale ».

Un Salon pour réunir les acteurs de l’emploi

D’où la nécessité de ce rendez-vous durant lequel sont attendus, au Palais des Congrès de Paris, près de 3000 personnes : responsables de mission handicap, directeurs de ressources humaines ou RSE, directeurs des achats, du marketing ou de la communication…

Avec pour principale audience les employeurs et autres acteurs de l’emploi, le salon a pour objectif de remettre à ses visiteurs les outils nécessaires à la mise en place ou l’amélioration de leur politique handicap et les orienter dans leur stratégie d’achats responsables.

Une volonté pratique qui n’est pas uniquement tournée vers les  grandes entreprises puisque les ETI (entreprises de taille intermédiaire) et les start-up en forte croissance sont souvent moins structurées et moins préparées pour satisfaire leur obligation d’emploi de personnes handicapées, comme le fait remarquer Xavier Kergall.

Le 27 mars 2017 les employeurs seront donc invités à rencontrer les acteurs institutionnels de l’emploi et les représentants de la filière adaptée et protégée à travers des tables rondes, des conférences et des ateliers autour de l’innovation sociale et la performance économique, l’innovation dans les secteurs adapté et protégé, les préjugés face au handicap, les processus de recrutement, etc.

Le handicap dans le monde de l’entreprise

Afin de compléter cette thématique du handicap dans le milieu de l’entreprise, retour sur cette question longtemps tabou à travers ce court entretien d’Eric Blanchet, directeur général de LADAPT (l’association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées) :

LeParisien : La Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées fête sa 20e édition cette année. Quel bilan en tirez-vous ?

Eric Blanchet : Quand LADAPT a créé la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées, en 1997, l’emploi des personnes en situation de handicap était un non-sujet pour l’entreprise, les syndicats et les médias. Aujourd’hui, force est de constater que cette semaine, devenue Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH) en 2015, est dorénavant un véritable rendez-vous qui a permis d’inscrire cette question comme un sujet de société. Au total, depuis sa création, cet événement a réuni 21 000 employeurs, 101 000 candidats et 115 000 visiteurs et a donné lieu à quelque 780 000 entretiens ou rencontres entre candidats et entreprises.

Justement, comment la prise en compte du handicap a-t-elle évolué ?

Le travail du législateur, notamment avec la loi de 2005, a été déterminant. Mais nous sommes dans un contexte économique difficile où les entreprises embauchent peu; l’emploi des personnes handicapées en pâtit forcément, au même titre que l’emploi tout court. Pourtant, malgré ce climat défavorable, il existe des zones d’amélioration car les entreprises qui ont engagé des démarches en faveur de l’intégration des personnes handicapées se battent pour maintenir l’acquis et poursuivre les efforts. Autre indice encourageant : certains outils se développent dans l’entreprise pour pérenniser l’emploi, à l’instar du jobcoaching. Preuve que le travail initié en 1997, avec la création de la SEEPH, a creusé son sillon.

 Les représentations collectives ont-elles réellement bougé ?

Nous constatons qu’au-delà des lois et des textes, il n’y a pas eu d’effort pédagogique suffisant vers la population. Il faut sensibiliser le grand public, faire changer les représentations, combattre les stéréotypes. En d’autres termes, préparer la société tout entière aux handicaps aussi invalidants qu’invisibles (tels que les maladies psychiques et les troubles dys -dyslexie, dyspraxie, dysphasie, etc- ou troubles cognitifs spécifiques). Enfin, l’éducation, tant pour les personnes valides que pour les personnes handicapées, est essentielle si l’on veut faire évoluer le regard porté sur le handicap. Ce n’est qu’à travers elle que nous pourrons espérer voir émerger une société véritablement inclusive.

 

Source Le Parisien

 

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