Situation inédite pour ce pays d’Asie devenu un des leaders de l’industrie textile ces dernières années, le Bangladesh devrait autoriser les investissements directs étrangers (IDE) dans le secteur de l’habillement pour aider l’industrie à surmonter la crise du Covid-19, ont déclaré des analystes du pays d’Asie.

Ces recommandations ont été formulées lors d’un webinaire sur l’impact de la pandémie COVID-19 sur le secteur des vêtements confectionnés au Bangladesh, organisé conjointement par la Chambre de commerce et d’industrie France-Bangladesh (CCIFB) et l’Institut de recherche politique du Bangladesh (PRI).

Le ministre des Affaires étrangères Masud Bin Momen a assisté à la discussion en tant qu’invité principal tandis que l’ambassadeur du Bangladesh en France Kazi Imtiaz Hossain était l’invité spécial. Le président de la CCIFB a prononcé le discours d’ouverture tandis que le directeur exécutif du PRI, Ahsan H Mansur, a présidé l’événement.

«Le Bangladesh doit réduire ses délais en développant ses industries de liaison en amont», a déclaré le Dr Mansur lors de sa présentation sur l’évaluation de l’impact du Covid-19 sur le secteur du prêt-à-porter au Bangladesh. «La dépendance actuelle à l’égard des importations de fibre industrielles, de machines industrielles, de produits chimiques, d’installations portuaires inefficaces et de traitements douaniers a entraîné un temps d’expédition beaucoup plus long que celui de ses concurrents», a-t-il noté.

Plus de 70 % des exportations sont concentrées sur cinq articles de base, tandis que 74 % des articles sont à base de coton et 83 % des exportations sont destinées à l’Union européenne et à l’Amérique du Nord. En raison de cette concentration sur des articles à faible valeur ajoutée, le prix unitaire du Bangladesh est très bas, selon Ahsan H Mansur.

Alors que la part de marché mondiale des produits en fibres industrielles a augmenté de 28 à 40 %, au Bangladesh, sa part a diminué ou est restée inchangée. Investir massivement dans les liens en amont devrait être une priorité clé dans les efforts de relance post-pandémie. Le Bangladesh devrait s’efforcer d’investir massivement dans la numérisation du processus et la transformation de la chaîne de valeur pour relever les défis de l’après-Covid.

La recherche d’investissements de la part de la France, devrait être un sujet de discussion pour attirer les entreprises françaises intéressées pour quitter la Chine. Le Président directeur général de Youngone Corporation, Kihak Sung, a abondé dans le même sens en déclarant : «Les investissements Directs Étrangers sont très importants pour le secteur du prêt-à-porter au Bangladesh car les investissements étrangers apporteront de nouvelles technologies».

Faisant écho à la pensée de Ahsan H. Mansur, le directeur général de Décathlon Sports Bangladesh, Deepak Dsouza, a souligné la nécessité de réduire les délais de livraison comme mesure à court terme et de diversifier les produits vers les matières synthétiques comme mesure à moyen terme, affirmant que la demande mondiale pour ces articles augmente rapidement. Sa société a importé des produits d’une valeur de 500 millions de dollars au cours du dernier exercice, en provenance de 60 usines du Bangladesh qui emploient environ 0,1 million de personnes. «Bien que le COVID-19 ait posé d’énormes défis aux entreprises, nous nous sommes engagés à prendre toutes les commandes du Bangladesh et les expéditions se poursuivent», a-t-il insisté.