Depuis le début de la crise du Coronavirus, de nombreux webinars se sont tenus afin de pouvoir continuer les échanges économiques même à distance, ainsi l’ambassadeur de France en Italie, Christian Masset, s’est exprimé à l’aide de ce format. Son objectif, préparer les deux pays à développer le monde d’après.
Le ministre des Affaires Étrangères Jean-Yves Le Drian s’est rendu à Rome les 3 et 4 juin pour rencontrer son homologue italien, «un signal fort qui traduit la force des relations franco-italiennes» insiste Christian Masset. Celui-ci a été invité par la Chambre de Commerce France Italie à discuter avec les acteurs économiques affiliés à la Chambre.
«Cette crise inédite est un moment de vérité, un moment d’opportunités qui doivent se nourrir de ce sursaut pour trouver les moyens de surmonter cette crise» insiste Christian Masset. L’ambassadeur a rappelé la nécessité d’une Europe forte pour s’en sortir. Si les différents pays de l’U.E. ont manqué de coordination au début de la crise sur la fermeture des frontières notamment, le retard a été rattrapé par la suite selon lui, à travers la recherche d’un vaccin ou via le plan de relance historique pour l’Union Européenne.
«Cette crise inédite est un moment de vérité»
Jean-Yves Le Drian et Luigi Di Maio veulent eux aussi une Europe forte et souveraine pour apporter une réponse européenne à cette crise mondiale sans précédent. Car si les états ont su apporter indépendamment des réponses à leurs pays sur le plan européen, ils ont subi une vraie dépendance extra-européenne. Ainsi, l’Italie qui ne produisait aucun masque ou respirateur a du s’approvisionner en Chine ou en Inde.
Pour Christian Masset «il faut faire face à cette vulnérabilité de l’Europe dans des sujets qui sont au cœur de la protection des citoyens, il faut penser à la souveraineté européenne et à l’autonomie stratégique dans un certain nombre de secteurs critiques». L’Europe doit se préparer à relocaliser certaines productions sur son sol et diversifier ses approvisionnement. «Dans ce cadre, la France et l’Italie doivent continuer à travailler ensemble pour que l’Europe apporte les réponses nécessaires»
Les deux pays frontaliers avait lancé un sommet de relance fin février 2020, le premier depuis trois ans suite aux bisbilles entre un certain Matteo Salvini et Emmanuel Macron. L’ambassadeur souhaite le développement d’autres partenariats stratégiques en plus de l’Automobile et la Défense, notamment un partenariat fort sur la santé avec le développement d’une industrie franco-italienne dans le domaine biomédical.
Hubert de Ruty, à la tête de Sanofi Italie, Président du Club Santé Italie qui regroupe 40 grandes entreprises implantées en Italie et le Club Leonardo da Vinci Pharma très implanté en France ont, la semaine passée, présenté les actions réalisées par les entreprises françaises et italiennes chez leurs voisins respectifs.
La Banque Publique d’Investissement (Bpi) pour la France et la Caisse des Dépôts et des Prêts en Italie ont un rôle essentiel à jouer pour venir au secours des entreprises. Le sommet de février prévoyait déjà une alliance des deux entités pour travailler de concert. «Pour ces deux entités, qui auront des responsabilités accrues, leur mission doit être montée encore d’un cran. Elles doivent devenir une machine à fabriquer des partenariats franco-italiens» déclare Christian Masset.
«La saison à venir sera favorable à la coopération franco-italienne en Europe, le monde économique doit-être acteur de cette reprise et là aussi, la Chambre de commerce France Italie aura un rôle important», conclu l’ambassadeur.