Le personnel d’EF Education First est en effervescence. Un déménagement se prépare dans des locaux plus grands, avenue de Provence à Paris. Le but est de regrouper les activités commerciales de cette école de langues et les salles de classe où des élèves étrangers reçoivent des cours de français. Cette société suédoise créée en 1965, répartie sur 200 sites dans le monde, emploie déjà 33 000 salariés. « Aujourd’hui, le potentiel de développement sur la France est important, annonce Malika Settati, directrice commerciale et marketing Language. D’après l’étude EF Proficiency Index que nous avons réalisée sur deux millions d’élèves dans le monde, les Français sont parmi les derniers dans l’apprentissage de l’anglais.
D’après l’enquête ELAN 2, 11% des entreprises françaises ont récemment perdu un contrat en Europe parce que leurs cadres manquaient de compétences linguistiques. » Un triste verdict sur lequel surfe l’entreprise qui promet qu’en huit semaines tous ses élèves progressent d’un niveau selon le référent linguistique européen. La force de cette école? « Nous maîtrisons la totalité du processus d’apprentissage de la langue et nous produisons nous-même nos séjours dans des écoles EF avec des professeurs EF et une méthodologie EF, reprend la directrice. Surtout, nous suivons l’évolution de nos élèves grâce à des tests à l’entrée et à la sortie. » L’un des piliers de l’offre de l’école est le programme en immersion de haute qualité qui s’adresse aux entreprises, piloté par Cyril Florio, directeur commercial de la partie BtoB. « On a développé deux universités totalement dédiées aux professionnels, avec un plan de formation spécifique, à Cambridge et Boston.
Les adultes-étudiants travaillent leur anglais général et leur culture anglo-saxonne, puis se concentrent sur des thématiques précises. » Parmi celles-ci, l’aéronautique avec des modules spécifiques pour les pilotes et les hôtesses de l’air. « Aujourd’hui, quand vous discutez avec des chefs d’entreprise, de PME ou de grands groupes, ils vous expliquent ce besoin d’investir dans les compétences linguistiques, car ils sont obligés de se tourner vers d’autres marchés qu’uniquement français. » Pour obtenir des accords-cadres sur des centaines de semaines de cours, Cyril Florio démarche aussi bien Schneider Electric que France Télécom ou l’armée française. Le coût d’un séjour linguistique adulte varie entre 1600 et 3500 euros la semaine, hors le billet d’avion. L’autre point fort est le programme jeunes professionnels, BtoC, réservé aux plus de 25 ans. Deux écoles à Manchester et Chicago accueillent ces élèves, le plus souvent dans des cours classiques.
Moins élevé, le coût atteint 395 euros en demi-pension, hors billet d’avion. Mais c’est l’offre de formation à distance qui surprend. « L’EF on-line school a l’ambition de créer une immersion… en ligne », résume Cyril Florio. Comment? En permettant aux étudiants d’assister à de vrais cours, d’y participer avec un micro, mais surtout d’en suivre à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Le forfait six mois vaut entre 420 et 690 euros. Les cadres d’EF Education First ne nient pourtant pas l’intérêt d’acquérir une culture anglo-saxonne grâce à un séjour en immersion dans le pays. « On propose toujours à nos élèves d’être hébergés chez l’habitant. Mais il ne faut pas se voiler la face, ils préfèrent souvent séjourner à l’hôtel! Surtout les adultes, souligne Cyril Florio. Au sein de nos universités, nos enseignants proposent donc un programme culturel avec des expositions et des soirées au pub, par exemple. »
Afin d’épouser le folklore local, une activité œnologie est proposée à ceux qui séjournent en Californie. La culture oui, mais pas au prix du confort. Mélangés à des élèves d’autres pays – 100 nationalités peuvent se croiser grâce aux diverses implantations de l’organisme –, les étudiants français d’EF Education First ont la chance de ne pas rester entre natifs du même pays. « Un vrai frein à l’apprentissage », insiste Cyril Florio. Le catalogue de l’école contient aussi des destinations variées, comme l’ensemble des pays d’Europe, ou la Chine pour l’apprentissage du mandarin. Une offre qui rencontre moins de succès. Mais Malika Settati rappelle qu’ « au minimum 95 % des élèves souhaitent apprendre l’anglais ». Dans un pays où les entreprises se tournent vers l’international, il reste la priorité.