Bernard Esambert, polytechnicien, est président de la FRC. Ancien conseiller économique, industriel et scientifique au cabinet de Georges Pompidou alors président de la République française, il a été successivement président de l’École polytechnique (1985 à 1993), de l’Institut Pasteur (1994 à 1997) et du Centre français du commerce extérieur (CFCE) de 1998 à 2000. Il explique pourquoi les entreprises peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre les maladies du cerveau.
Commerce International : Quel est le rôle de la FRC ?
Bernard Esambert : « Sous le label neurodon, notre association rassemble des fonds dédiés à des programmes de recherche transversaux et pluridisciplinaires. Notre autre mission : faire prendre conscience à chacun de l’importance de la recherche contre les maladies neurologiques qui touchent plus de 6 millions de personnes. Nous aimerions que la décennie 2010-2020 soit celle du cerveau. C’est un véritable enjeu national de santé publique. »
Quel lien entretenez-vous avec les entreprises et quelles sont vos attentes ?
B. E. : « Les entreprises françaises ont encore beaucoup de chemin à faire par rapport aux entreprises américaines ou même européennes, qui s’investissent largement au côté des associations. Nous observons depuis quelques années un début de mouvement qu’il convient d’encourager. Mais il faudrait que les entreprises françaises soient encore plus à l’écoute du monde associatif. Une demi-douzaine d’entreprises travaillent avec nous (EDF, LCL, Carrefour, Sanofi-aventis, L’Express, Relay, Wolters-Kluwer France, Réunica, les Éditions Ellipses…) Carrefour, par exemple, se mobilise chaque année pour le neurodon en proposant à ses clients un coupon à présenter lors du passage en caisse. Muni d’un code-barres, celui-ci est valorisé 2 euros, intégralement versés à la FRC… Car nos besoins sont immenses. C’est pourquoi nous aimerions développer nos liens avec les PME et les grands groupes en privilégiant des relations durables et de vrais partenariats. Les sociétés qui s’engageraient à verser un montant forfaitaire feraient partie d’un club dont les membres auraient droit à des actions personnalisées répondant à leurs attentes. Notre fédération a une spécificité : nous nous sentons le devoir d’informer ceux qui nous apportent leur soutien. Nous tenons à communiquer à nos donateurs toute notre actualité, toutes les avancées, tous les événements pour construire avec eux une relation de proximité. »
Comment les entreprises peuvent-elles agir pour la FRC ?
B. E. : « Le premier type d’action est d’ordre financier. Nous souhaitons poursuivre l’augmentation des fonds collectés. C’est notre objectif prioritaire. Les rotariens français, par exemple, organisent chaque année l’opération de collecte “Espoir en Tête” qui a permis à 20 équipes de recherche d’acquérir des matériels de pointe. Ensuite, la FRC a besoin de faire entendre ses messages au plus grand nombre. Diffuser nos outils de communication, organiser des actions sur le terrain (rencontres avec des chercheurs, conférences, animations, présence conjointe sur des salons…), associer la FRC à des opérations événementielles ou encore mobiliser les salariés actifs et/ou retraités pour qu’ils participent à la collecte ou qu’ils s’engagent à nos côtés ponctuellement ou durablement… Apports en prestations ou en nature, mécénat de compétence, nous sommes prêts à étudier toutes les propositions. Ainsi, la Fondation EDF nous héberge dans ses locaux. LCL banque assurance nous a offert un nouveau slogan, un nouveau visuel, mais aussi notre site Internet. Nous essayons d’être créatifs et surtout nous faisons tout pour prendre en compte les contraintes et les attentes des entreprises. »
Quels sont vos projets ?
B. E. : « Multiplier par dix la taille de la FRC ! Nous côtoyons en permanence la Société des neurosciences et la Société française de neurologie. Mais nous manquons de moyens pour donner à notre action toute l’amplitude qui devrait être la sienne. Le monde de l’entreprise peut nous aider à grandir, mais elle nous connaît encore trop peu. En investissant dans la recherche sur le cerveau, nos entreprises partenaires misent sur l’avenir, et les retombées de leurs engagements bénéficieront à l’ensemble de la société. Nous avons donc tout à gagner à travailler ensemble pour encourager et soutenir la recherche sur l’organe le plus noble du corps humain. »
Infos pratiques
Fédération pour la recherche sur le cerveau
9 avenue Percier
FR – 75008 Paris
www.frc.asso.fr ; www.neurodon.fr
Tél. : +33 (0)1.58.36.46.46