Si à quelques semaines de la date fixée pour le Brexit, personne ne sait encore dans quelles conditions celui-ci aura lieu ou si un retournement de situation majeur empêchera sa réalisation, les spécialistes économiques envisagent toutes les situations possibles. La Franco British Chamber (FBC) s’est ainsi mise à travailler avec le cabinet PwC pour tout un groupe de réflexion afin de voir plus clair sur les perspectives économiques possibles après le Brexit.

Dans une volonté de faire face à tous les scénarios possibles pour la France et le Royaume-Uni, la FBC, le cabinet PwC ainsi que l’ambassade de Grande-Bretagne ont crée un«think tank» du nom de Cross-Channel Institute afin d’envisager les possibilités des deux pays dans un monde post-Brexit. «Nous allons avoir une nouvelle forme de relation avec la Grande-Bretagne post-Brexit. Il s’agit d’aider les entreprises avec de nouveaux indicateurs et des rapports sur la circulation des biens, des personnes, des taxes ou des services […] Nous aidons notamment les entreprises à réfléchir sur leurs différents points de chute en Europe et comment gérer le court terme» explique Jimmy Zou, partner chez PwC, cabinet faisant travailler plus de 250 consultants sur le Brexit.

Mais ne serait-il pas plus simple pour les entreprises britanniques de délocaliser leur activité ? Sur 1 200 entreprises sondés mi-janvier par l’Institute of Directors, 29% d’entre elles seraient prêtes à déménager leur activité (ou certaines d’entre elles) vers d’autres pays européens. Ce qui est le plus craint par les entreprises françaises comme britanniques est une sortie de l’Union Européenne non-négociée (qui compliquerait les formalités douanières, administratives, etc.). Le très symbolique constructeur aéronautique Airbus a ainsi menacé de délocaliser 14 000 emplois répartis sur 25 sites au Royaume-Uni en cas de «no-deal».

«Les très petites entreprises (TPE) sont les moins préparées et elles sont très dépendantes de leurs canaux de distribution. Il y a une vraie problématique de stockage et d’entrepôts en ce moment» constate Jimmy Zou. Le cas du secteur manufacturier interpelle. En janvier, les stocks ont augmentés à leur rythme le plus élevé en 27 ans selon IHS Markit. En d’autres termes, les petites entreprises font le plein de marchandises avant la sortie de l’Union Européenne.

La FBC explique que depuis le Brexit, son nombre d’adhérents a grimpé de 30%, petites entreprises comme grands groupes, comme L’Oréal, l’ont rejoint. «Le Brexit est une opportunité pour repenser les relations économiques et les chaînes de valeur. Oui pour un Brexit politique, mais oui aussi à un « remain » économique» conclut Thierry Drilhon, président de la Franco British Chamber.

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