Après l’annonce de la suppression de 15 000 postes chez Airbus d’ici à l’été 2021, dont 5000 rien qu’en France, les différents acteurs économiques locaux et la classe politique réagissent vivement. 12 élus de tendances politiques diverses ont même signés un texte commun demandant un rendez-vous avec le Premier Ministre
Le nouveau gouvernement de Jean Castex va avoir fort à faire pour relancer l’économie française, notamment avec l’épineux projet de licenciement massif du constructeur aéronautique européen.
La CCI Nantes-Saint-Nazaire par la voix de son président Yann Trichard déclare : «c’est un coup dur qui s’ajoute aux difficultés que connaissent la filière aéronautique locale et son tissu de sous-traitants, mais aussi les secteurs d’activité qui travaillent, directement ou indirectement, avec Airbus tels que la logistique, les services, le commerce. La force économique du territoire est de pouvoir s’appuyer sur un tissu extrêmement diversifié, avec notamment d’autres filières industrielles fortes qui souffrent moins telles que la navale, les EMR (ndlr : énergies marines renouvelables), l’agroalimentaire. Il faut être aux côtés de la filière et de toutes les entreprises impactées pour maintenir au maximum l’emploi et les compétences locales.»
Même son de cloche pour Aude Amadou, députée de la 4ème circonscription de la majorité. Elle trouve «inconcevable qu’Airbus, fleuron industriel européen, supprime près de 10% de ses emplois en Europe. La force de notre filière aéronautique vient de l’unité qui a conduit à sa constitution. L’Allemagne, la France, l’Espagne et le Royaume-Uni ont investi pour bâtir une entreprise de renommée mondiale, filière précisément pour sauvegarder les emplois et assurer la pérennité de l’aéronautique français. Il ne faut pas abandonner des des travailleurs à compétence de haute valeur ajoutée».
La Gauche démocratique et sociale de Loire-Atlantique (GDS44) va même plus loin en demandant à ce que le gouvernement interdise les licenciements annoncés. «Si le chômage dans notre département était, avant la crise sanitaire, plus faible qu’ailleurs, c’était parce que notre région avait conservé un potentiel industriel important […] Le plan de charge d’Airbus est encore bien fourni. Des salariés, qui étaient en chômage partiel, sont d’ailleurs rappelés pour travailler sur leurs jours fériés» insiste le groupe politique local.
«Airbus reçoit d’importantes aides publiques depuis de nombreuses années. Que les impôts des citoyens servent à financer des licenciements est scandaleux. La transition écologique nécessite certainement des reconversions dans l’industrie comme dans tous les secteurs d’activité. Cela ne peut pas se faire en envoyant au chômage des milliers de salariés. Au contraire, c’est en s’appuyant sur les savoir-faire des salariés qu’une transition écologique dans la justice sociale est possible» conclut ainsi GDS44.