Lors d’une conférence de presse le 15 juillet 2020, Jean Dominici le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie régionale de Corse a fustigé les pratiques d’Air France. Selon lui la compagnie aérienne aurait mis à mal les conditions du redémarrage des connexions aériennes et maritimes de l’Île de Beauté.

Jean Dominici a d’abord voulu mettre en avant les actions de la CCIR de Corse dans la lutte contre la crise du Covid-19, notamment son travail durant de longues semaines avec les autorités et les divers acteurs socioprofessionnels. Il a annoncé un plan, qui prévoit une aide financière dépassant les cinq millions d’euros pour les compagnies aériennes, permettant de reprogrammer la destination Corse. Le patron de la CCI régionale de Corse s’est aussi félicité de la sécurisation des flux et des populations en lien avec les services préfectoraux et les compagnies de transports.

Mais si Jean Dominici est satisfait de ses actions, il indique qu’Air France a mal joué son rôle : «la compagnie Air France s’est illustrée de bien sombre manière sur le réseau OSP (Obligations de Service Public) avec des annulations en cascade pour finalement 32 lignes de moins que l’an dernier, et, pire, près de 130 000 sièges annulés alors qu’ils avaient été programmés pour 2020 au début du mois de mai. Tout ceci doublé d’une quasi-absence de services clients, d’information et a fortiori d’accompagnement des usagers désorientés pour leur proposer des solutions de re-routage raisonnables ».

Il a aussi dénoncé les prix fixés par la compagnie aérienne : «les prix pratiqués sont apparus très élevés, bien plus élevés que les autres années, ce qui chacun en conviendra constitue dans le contexte un effet d’aubaine inacceptable». Jean Dominici a précisé qu’il a saisi le préfet de Corse et qu’il a demandé un rendez-vous au plus haut niveau avec la direction d‘Air France.

Les acteurs du tourisme se rangent derrière la CCI de Corse

Jean-Noel Marcellesi, hôtelier et président de l’association du Cercle des Grandes Maisons Corse, n’apprécie pas lui non plus les pratiques de la compagnie aérienne: «c’est une politique totalement incompréhensible puisque erratique qu’on pourrait qualifier de politique gribouille qui consiste à mettre en ligne des vols, puis de les annuler, puis de les reprogrammer, puis de les annuler définitivement. Autre observation, Air France et Air Corsica se partagent 60 M€ de subventions d’équilibre et cela confère à Air France une obligation morale qui n’est pas remplie dans les conditions aujourd’hui. On veut qu’Air France nous rencontre et s’explique car il y a aujourd’hui un préjudice à l’image de la destination Corse. Heureusement aujourd’hui existent les low cost qui contribuent à sauver ce qui peut l’être».

Autre problème pour les hôteliers : la pénurie des voitures de locations. Pour Jean-Baptiste Ceccaldi, hôtelier à Calvi et lui aussi membre du Cercle des Grandes Maisons Corse, cette situation est préoccupante pour le tourisme de la Corse : «avec cette pénurie qui a été très médiatisée, on a renvoyé une image négative de notre destination. Il faut faire des efforts pour gommer cette catastrophe».

Article précédentNexity Solutions Entreprise : Une offre immobilière globale à destination des entreprises
Article suivantLe Bangladesh va pouvoir recevoir des investissements directs français pour sa filière textile