Plate-forme logistique et financière du Moyen-Orient, Dubaï connaît depuis plusieurs années une croissance exceptionnelle. Le développement du tourisme et la construction d’infrastructures hôtelières de premier plan ont beaucoup contribué à la notoriété de l’émirat auprès d’un vaste public international. Avec la hausse des prix du pétrole, des développements économiques majeurs sont encore à attendre. Dubaï a su, cependant, diversifier son économie grâce notamment à une politique fiscale et financière attractive. Aujourd’hui, le pétrole ne compte plus que pour 5 à 10 % du produit intérieur brut (PIB), tandis que le tourisme est devenu une source majeure de revenus au même titre que le négoce. Un chiffre à retenir pour avoir une idée de l’importance de Dubaï dans le commerce régional : les échanges avec l’Iran, le voisin d’en face, représentent pas moins de 12 milliards de dollars ! Présente historiquement depuis plusieurs décennies au Moyen-Orient, Calyon, la banque de financement et d’investissement du groupe Crédit Agricole, a pour ambition d’y accroître sa présence, notamment au travers de sa nouvelle filiale établie au Centre financier international de Dubaï (DIFC). Cette succursale, ayant pour mandat de couvrir les activités de banque d’investissement à travers tout le Moyen-Orient et l’Afrique, est dirigée par Albert Momdjian, ancien d’HSBC, de Merrill Lynch et du Crédit suisse, et bénéficiant de 18 ans d’expérience sur cette zone.
Par ailleurs, la succursale de Calyon au DIFC compte tirer partie de la notoriété de sa maison-mère et du boom des pays de la zone. Dans le cadre de son mandat, Albert Momdjian a contribué à la création de Calyon Saudi Fransi Limited (CSFL) en Arabie Saoudite en 2008. CSFL est une participation croisée entre Banque Saudi Fransi et Calyon permettant à ce dernier d’avoir une présence locale dans la plus grande économie du Conseil régional des Pays du Golfe (GCC). Parmi les piliers de cette croissance, Calyon, à travers ses opérations menées à partir du DIFC, a pour objectif d’apparaître, en 2010, comme l’une des trois meilleures conseillères des sociétés étrangères qui souhaitent s’implanter dans la zone à travers, notamment, l’acquisition directe d’actifs des sociétés moyen-orientales ou africaines. La banque vient d’ailleurs de se distinguer dans ce domaine en accompagnant l’achat, en début d’année, du cimentier égyptien Orascom par Lafarge pour un montant de 8,8 milliards de dollars, soit l’opération d’acquisition la plus importante jamais enregistrée dans la région. « Cette opération d’envergure qui a, en outre, permis à Nassef Sawiris, membre de la famille fondatrice du conglomérat Orascom, de devenir le second actionnaire de Lafarge avec près de 15 % des parts, a été rendue possible, souligne Albert Momdjian, grâce à la bonne connaissance des milieux économiques et des parties prenantes à la transaction. » Un autre axe de développement, provenant de l’excès de liquidités engendré par la hausse du prix du pétrole, existe également pour Calyon.
Le recyclage des pétro-dollars est ainsi devenu un axe stratégique majeur qui s’est caractérisé par ce que l’on a appelé l’émergence des fonds souverains. « Nous avons conseillé la famille royale d’Abu Dhabi dans l’achat de 3 % de Vivendi, ce qui a permis à ce dernier de s’assurer une meilleure implantation régionale », explique Albert Momdjian. Troisième axe de croissance stratégique : les opérations d’introduction en Bourse. C’est ainsi que la banque, à travers Banque Saudi Fransi, vient de participer en février à la troisième plus grosse introduction en Bourse jamais réalisée en Arabie Saoudite, à savoir celle de l’opérateur téléphonique Zain pour un montant de 1,9 milliard de dollars. Afin de l’épauler dans cette croissance et de développer l’activité de courtage nécessaire au succès de telles introductions, Calyon bénéficiera de l’aide du courtier Crédit Agricole Cheuvreux, qui vient d’ouvrir en 2008 une succursale au DIFC, et dont l’une des missions sera, entre autres, de distribuer des actions des pays du Golfe aux clients institutionnels mondiaux et des actions européennes à des institutions régionales.
Dans le secteur des fusions et acquisitions, Calyon est aussi très active, tant sur des transactions régionales qu’avec des partenariats mondiaux. à l’avenir, Calyon entend aussi continuer sa croissance en égypte, pays dont on oublie que la Bourse a été l’une des plus importantes du Moyen-Orient. Dubaï, destination businessPrésentés comme un nouvel eldorado pour les investisseurs du monde entier, les émirats arabes unis, dont fait partie Dubaï, disposent d’une situation économique et financière des plus avantageuses, en raison d’une croissance économique de 10 % par an au cours de ces dernières années. Ils constituent désormais la troisième économie du Moyen-Orient, derrière l’Arabie Saoudite et l’Iran, grâce notamment au processus de diversification de leur économie. C’est ainsi que les services (commerce international, tourisme, activités financières) représentent environ 40 % du PIB. La contribution du secteur des hydrocarbures (pétrole et gaz) au PIB a été ramenée aux alentours de 31 % contre 45 % à la fin des années 1980 et à 70 % au milieu des années 1970. Dubaï revendique, par ailleurs, la place de première plate-forme aéroportuaire régionale (nouvel aéroport, compagnie aérienne Fly Emirates).
Présente dans 58 pays
Née en 2004 du rapprochement avec les activités de financement du Crédit Lyonnais, Calyon est la banque de financement et d’investissement du groupe Crédit Agricole. Avec 13 000 collaborateurs présents dans 58 pays, Calyon figure parmi les 10 premières banques de financement en Europe. La banque s’est établie aux émirats arabes unis en 1975, après avoir obtenu de la Banque centrale des émirats arabes unis une licence bancaire complète. Elle y compte deux succursales, l’une à Dubaï et l’autre à Abu Dhabi. Récemment, la banque a, en outre, obtenu une licence lui permettant d’exercer ses activités de banque d’investissement à partir du Centre financier international de Dubaï (DIFC).