Jean-Paul Verpoest est chargé d’affaires caméras de sécurité et de surveillance chez le distributeur France Infra-Rouge qui distribue l’Américain Flir, leader mondial de la caméra à vision nocturne.
Commerce International : Comment fonctionne la caméra à vision nocturne ?
Jean-Paul Verpoest : « Ce sont des caméras thermiques qui ont la capacité de “voir la nuit”. Les images obtenues sont en noir pour le froid, et en blanc pour la chaleur. Des algorithmes très puissants et embarqués dans la caméra traduisent le signal infrarouge en images exploitables par l’être humain. La caméra à vision nocturne permet également de prendre des vues réelles comme une caméra vidéo CCD standard. On passe très facilement de la vision réelle à la vision nocturne. »
Dans quels cas les entreprises ont-elles besoin de telles caméras ?
J.-P. V. : « Pour la surveillance nocturne de sites ou de zones sensibles comme les entrepôts, les parkings, les abords d’une usine, mais aussi pour la sûreté urbaine, notamment dans le métro, les gares ou les aéroports, ou pour la protection des salariés dans les pays à risques… Les entreprises ont la possibilité d’installer soit des caméras vidéo CCD traditionnelles, mais assorties de puissants systèmes d’éclairage, soit des caméras thermiques à vision nocturne. Unitairement, ces dernières, plus discrètes, sont plus chères à l’achat, mais moins chères à l’installation. »
Au départ, ne s’agit-il pas de matériels militaires ?
J.-P. V. : « C’est encore le cas ! D’ailleurs, certaines technologies, comme les capteurs refroidis, permettent de voir la nuit jusqu’à une distance de 18 km. Le gouvernement américain les réserve à des usages strictement militaires : des drones qui volent à 10 000 km d’altitude sont utilisés notamment à la frontière mexicaine pour traquer les immigrants clandestins ou les trafiquants de drogue. Dans le même esprit, la fréquence de capture à 25 images par seconde est réservée aux mêmes usages. Certaines entreprises peuvent monter un dossier de dérogation auprès du gouvernement américain, à condition, entre autres, que le pays hôte ne soit pas sous embargo américain. Dans 90 % des cas, les procédés commerciaux usuels conviennent tout à fait à la détection périmétrique des sites industriels. »
Combien coûtent ces caméras ?
J.-P. V. : « De 4 000 à 20 000 euros pour une caméra équipée d’un zoom de 100 mm pour voir jusqu’à 2,5 km. De quoi éviter d’installer une dizaine de caméras plus classiques sur cette distance… Les prix actuels permettent de commencer à rendre la caméra à vision nocturne plus accessible à la vidéosurveillance en entreprise. »