Jean-Luc Decornoy: « KPMG est complètement français »

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Dans le monde de l’audit et du conseil, les réseaux multinationaux anglo-saxons se partagent le marché. Mais KPMG se différencie des autres « Big », grâce notamment à son solide ancrage en Europe. « Nous réalisons plus de 50 % de notre chiffre d’affaires sur ce continent », précise Jean-Luc Decornoy, président de KPMG France. Le réseau KPMG occupe d’ailleurs une confortable place de leader sur le marché européen. La France est un territoire choyé par le cabinet. Avec une présence dans 194 villes, KPMG est le numéro un de l’Hexagone. « Ce maillage important est une véritable aubaine, car il nous permet d’accompagner les clients qui veulent se développer à l’étranger, que ce soit une moyenne ou une grande entreprise », explique le président. L’offre de KPMG concerne tout type d’organisation, de la société individuelle à la multinationale. « Ce ne sont pas les mêmes experts qui s’occupent des différents types de clients. Certains interviennent dans les petites entreprises, d’autres dans les organisations de taille moyenne, une troisième catégorie dans les entreprises cotées et groupes internationaux », détaille Jean-Luc Decornoy.

 

Le cabinet est organisé autour de deux grands départements. KPMG Audit offre ses services aux sociétés cotées, banques, assurances et entreprises françaises filiales de groupes étrangers. KPMG Entreprises s’occupe du commissariat aux comptes dans la moyenne entreprise, propose de l’expertise et du conseil. Le cabinet intervient également de manière croissante auprès des associations. L’évolution économique récente a modifié le profil des entreprises. Pour s’adapter au mieux, KPMG a fait preuve d’une grande réactivité. « Les connaissances techniques sont devenues primordiales, notamment sur le plan financier, où les produits sont de plus en plus sophistiqués. Beaucoup de clients souhaitent également travailler avec des experts ayant un véritable savoir sur la nature de leurs activités. Nous avons donc développé le recrutement d’ingénieurs capables de répondre à toutes ces attentes », explique le dirigeant. La forte implantation du cabinet en Europe, particulièrement en France, s’explique aisément. Jean-Luc Decornoy rappelle que « KPMG est complètement français. Le cabinet a été créé en 1922 à Grenoble. Aujourd’hui, 80 % des actionnaires sont des professionnels en activité à KPMG, les 20 % restant étant des descendants de la famille fondatrice. Une structure atypique aujourd’hui ».

 

Ce visage particulier séduit bon nombre de clients, devenus des fidèles. La société a aussi tiré profit de la séparation des activités audit et conseil imposée par la loi depuis 2002. « Cette nouvelle donne a servi d’opportunité pour clarifier notre offre. Nous sommes désormais focalisés uniquement sur la partie conseil autour du chiffre », souligne le président. Les réglementations récentes du secteur accentuent les exigences. Sur le plan déontologique, la profession est soumise à un arsenal toujours plus important de recommandations. Et KPMG n’hésite pas à s’engager collectivement. « Chaque employé doit signer un engagement précisant qu’il ne détient aucune action d’un client du cabinet. Les associés et managers assurent ne posséder aucune action de sociétés bénéficiant de nos services, y compris des filiales de groupes que nous auditons loin de la France ou de l’Europe », confie Jean-Luc Decornoy. Pour compléter ce dispositif, un vaste système informatique couvrant tout le réseau mondial de KPMG est mis en place pour s’assurer qu’aucun conflit d’intérêt n’entrave les relations avec le client : « Les associés et managers sont obligés de mettre leur portefeuille en ligne pour qu’ils puissent être contrôlés. S’ils deviennent auditeurs d’une société dont ils détiennent des actions, ils reçoivent immédiatement une alerte leur demandant de les céder dans un délai très rapide. » Pour le Public Company Accounting Oversight Board (PCAOB), organisme américain de contrôle indépendant, ce système est l’un des plus élaboré de la profession.

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