Immobilier – Les régions ont la côte

73
Le marché de l’immobilier d’entreprises continue de bien se porter, tant en Île-de-France qu’en province. Deux évolutions cependant : l’attraction des régions et l’augmentation des investissements étrangers.

Malgré une conjoncture défavorable, le marché de l’immobilier de bureau en Île-de-France a conservé un bon niveau au premier semestre 2005, selon les chiffres annoncés par le Groupement d’intérêt économique (GIE) Immostat.
L’analyse par secteurs géographiques laisse apparaître que La Défense souffre d’une surabondance de l’offre. Le bassin parisien produit de moins en mois d’emploi – comparé à la province – et pourtant 130 000 mètres carrés de bureaux seront créés sur cette zone au cours des prochaines années. En revanche, le Quartier central des Affaires (QCA), la périphérie Nord – notamment grâce au déménagement du groupe Arcelor de La Défense à Saint-Denis – et la première périphérie Est ont bénéficié d’un bon niveau d’activité.
Côté investissements, l’Île-de-France se porte bien également : le volume pour le premier semestre 2005 s’élève à 4,3 milliards d’euros, 79 % des engagements étant étrangers. Toujours selon Immostat, les Nord-Américains arrivent en tête des acheteurs d’actifs immobiliers franciliens – 30 % du marché en termes du volume global. Les Allemands représentent quant à eux 16 % des montants. Le cabinet conseil Jones Lang Lasalle a constaté une « préférence très marquée pour Paris QCA », 25 % des fonds investis, suivi du Secteur des Affaires Ouest et de la deuxième périphérie. La Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux (CAPM) illustre bien ce dernier cas. Les entreprises, surtout les PME, sont de plus en plus attirées par cette zone, qui s’attache à les accueillir au mieux via sa direction de l’action économique.

Les régions attirent l’investissement
Le marché de l’immobilier d’entreprise étant lié au marché de l’emploi, la province est particulièrement dynamique. En effet, alors que l’Île-de-France supprime des postes en en créant peu, les régions présentent moins de fragilité, en particulier dans le secteur privé. La région Rhône-Alpes demeure le pôle majeur pour les bureaux, en termes d’offre immédiatement disponible et de demande placée (c’est-à-dire l’ensemble des transactions à la location ou à la vente, réalisées par des utilisateurs finaux).
Les investisseurs sont conscients de cette évolution et désireux de diversifier leur patrimoine : la province représente 17 % des engagements en immobilier d’entreprise durant le premier semestre 2005 (14 % en 2004). En 2004, les villes les plus attractives étaient les suivantes : Lyon, Marseille, Toulouse, Nice, Lille, Bordeaux, Nantes.
Ces données sont d’ailleurs valables pour le marché de l’habitat. Ainsi, le promoteur Marignan, dont l’activité est répartie à 70 % sur l’habitat, 25 % sur l’immobilier d’entreprise et 5 % sur le loisir, envisage de renforcer ses implantations régionales dans son domaine majeur.
Autre bilan annuel dans le secteur immobilier : l’effet positif du régime fiscal ouvert aux sociétés d’investissements immobiliers cotées (SIIC, voir encadré), comme le confirme Gilles Reinbold, président-directeur général de Icade Foncière des Pimonts, au sein de notre dossier. Perspectives de croissance élargies, revalorisation des valeurs, avantages de l’externalisation pour les entreprises… tous les acteurs concernés semblent satisfaits.

Article précédentChristine Lagarde : « Tout le monde en sortira gagnant »
Article suivantNord de la Californie – Les anges de la Valley