Nouveau record en 2006 pour le marché de l’investissement en France ? Les professionnels de l’immobilier d’entreprise sont en tout cas très optimistes dans la mesure où l’année a démarré sur les chapeaux de roues. En effet, au cours du seul premier trimestre 2006, le volume d’investissement a atteint entre 6,8 et 7 milliards d’euros. C’est 173 % de plus que les résultats affichés en 2005 sur la même période ! Cette santé exceptionnelle du marché s’explique notamment par l’afflux croissant de capitaux sur le marché français qui jouit d’une bonne réputation : il est actif, stable, important en volume (45 millions de mètres carrés, près de 2 millions de m2 loués par an), transparent et affiche un taux de vacance moyen assez faible (5,3 %). Au cours du premier trimestre 2006, les acheteurs les plus actifs ont été Français.
Ces derniers se sont adjugés près de 60 % des acquisitions, suivis par les Allemands, les Américains, les Anglais, les Irlandais, les Espagnols, et dans une moindre mesure par les Moyen-orientaux et les Asiatiques. Dans les rangs des vendeurs, on compte surtout des fonds Allemands mais aussi quelques investisseurs institutionnels Français. Dans ce panorama, n’oublions pas de mentionner l’influence du nouveau statut des Sociétés d’Investissements Immobiliers Cotées (SIIC) et les avantages fiscaux consentis en cas de cession et d’acquisition d’actifs qui incite les foncières à arbitrer davantage leur patrimoine et ainsi à créer de la valeur. Quant aux ventes du patrimoine immobilier de l’État, elles participent aussi à l’augmentation du volume des biens à vendre sur le marché. Enfin, l’autre atout du marché hexagonal s’explique aussi par le niveau historiquement peu élevé des taux d’intérêt.
L’attrait de l’investissement en régions
Il est clair que la bonne santé du marché national est essentiellement tirée par le regain d’activité en région Île-de-France. Les transactions franciliennes représentent près de 85 % des volumes enregistrés en France. Cette année encore la région « Capitale » devrait afficher des scores historiques. À titre d’exemple, la Seine Saint-Denis est un département où les entreprises s’installent de plus en plus ; des PME aux sièges sociaux de firmes mondiales. Et ce, grâce notamment aux actions menées par la Sidec – société d’ingénierie et de développement économique. Mais les acheteurs ne scrutent plus seulement le seul marché francilien, ils n’hésitent plus à prospecter en régions afin de dénicher des opportunités et trouver des rendements meilleurs. En effet, en province où les prix sont plus « doux » qu’à Paris, les rendements sont un à deux points supérieurs à ceux affichés en Île-de-France et des villes comme Lyon, Marseille, Nice, Lille, Toulouse ou Montpellier suscitent de nombreuses convoitises.
C’est notamment le cas avec Meunier Immobilier, filiale à 100 % de BNP Paribas Immobilier, qui adopte un positionnement audacieux sur le plan architectural. Mais longtemps concentrés sur l’Île-de-France, les immeubles de cette société de promotion immobilière s’installent désormais en province, notamment à Lyon et Marseille. Autre initiative provinciale notable, le parc Techn’Hom qui se définit comme une opération d’urbanisme d’envergure réalisée sur le territoire de Belfort. Ici, sur près de 110 hectares et quelque 500 000 m2, le grand parc d’activité international Tech’Hom se présente comme une alternative de choix entre les places de Strasbourg et de Lyon. Enfin, il faut citer la Communauté de communes « Vierzon, Pays des Cinq Rivières », créée en 2002, qui regroupe les communes de Méry sur Cher, Thénioux et Vierzon dans le département du Cher et dont l’ambition est d’attirer les entreprises dans son environnement naturel exceptionnel afin de devenir un pôle économique et industriel de renom.