Immobilier de bureaux: des façades « intelligentes »

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Photo : Somfy
Outre son esthétique, la façade vitrée des immeubles de bureaux se veut désormais bioclimatique.

« Il s’agit d’optimiser le chauffage, la climatisation et l’éclairage en tirant parti non seulement des apports lumineux et thermiques du soleil, mais aussi de l’inertie thermique des matériaux de construction et de la circulation naturelle de l’air », explique Serge Ferrini, architecte au cabinet Archi+Tech. En été, l’apport solaire atteint, selon les heures, 750 W/m2 sur les façades est, sud et ouest. En hiver, seule la façade sud reçoit 750 W/m2, les maxima ne dépassant pas les 250 W/m2 à l’est et à l’ouest. Une énergie pourtant précieuse à qui veut se conformer aux exigences thermiques les plus sévères. À savoir une consommation énergétique (chauffage, climatisation, éclairage…) de moins de 50 kWh/m2/an.
Pour réduire la consommation d’énergie de 20 à 40 %, la façade bioclimatique mise d’abord sur des protections solaires motorisées : brise-soleil, volets roulants, stores vénitiens… « Ces éléments font “ respirer ” la façade grâce à la commande électronique qui les pilote », poursuit Serge Ferrini. Plus précisément, des capteurs de lumière transmettent leurs informations à une centrale électronique qui actionne les protections solaires selon des scénarios de modes de vie liés aux occupants : si le soleil est trop vif, la centrale occulte les protections et monte la lumière artificielle. S’il décline, elle ouvre les protections.
Côté thermique, il arrive que les architectes prônent une double peau de verre. « La lame d’air qui circule entre les deux parois de verre joue un rôle d’isolant thermique. Mais ce système est de 30 à 35 % plus cher qu’une façade simple peau », précise Serge Ferrini. Il est intéressant d’ajouter un puits canadien, c’est-à-dire un réseau de tuyaux répartis autour de l’immeuble à deux ou trois mètres de profondeur dans lesquels on fait circuler de l’air. À 15 ou 16 °C en moyenne, celui-ci viendra rafraîchir le bâtiment en été et le réchauffer en hiver.
Reste à superviser et à piloter les équipements de consommation et à en optimiser le fonctionnement. D’où l’ambition du logiciel Vizelia Green Building, édité par le Français Vizelia, qui équipe aujourd’hui pas moins de 1,7 million de mètres carrés dans le monde. La société estime à 10 millions d’euros le gain qu’elle a fait gagner à ses clients sur les sept derniers mois écoulés. Sans compter que dès 2012, suite au Grenelle de l’environnement, tous les bâtiments et équipements publics en France devront être construits en basse consommation (50 kWh/m2/an).

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