Ancien bastion royal de la finance, la Banque Baring Brother s’impose sur la place financière de Genève en mobilisant le savoir-faire et le capital de confiance de ses meilleurs experts. Forte d’un partenariat – depuis 10 ans – avec le groupe ING, elle fait de la gestion privée un accompagnement sur mesure.
Commerce International : Comment la Banque Baring Brothers perçoit-elle le phénomène de délocalisation des personnes physiques en Suisse ?
Bruno Desgardins, directeur général adjoint de la Banque Baring Brothers : « La Banque Baring Brothers, créée en 1769, constitue l’un des plus vieux établissements privés du monde. Forte de son patrimoine historique, elle se caractérise également par sa vision globale des marchés. Déjà, dès le début des années 80, la Banque Baring Brothers a été l’une des premières à comprendre l’enjeu et l’attrait que présentent les pays émergents – notamment les régions d’Asie et d’Amérique latine. Elle a su acquérir une expertise de gestion sur l’ensemble de ces parties du monde. Notre clientèle étant mondiale, nous disposons d’une couverture des marchés la plus large possible. Par ailleurs , la Suisse – de par sa nature géographique et sa langue francophone – attire de fait une présence française, bien disposée à bénéficier des avantages fiscaux que peut leur offrir le pays. Aujourd’hui, près de 150 000 Français sont installés en Suisse. Essentiellement autour du lac Léman, entre Genève, Lausanne et secondairement dans le Valais. Souvent propriétaires d’entreprises, sportifs de haut niveau ou encore bénéficiaires d’un gros capital familial, ces Français sont imposables à l’ISF, Impôt de solidarité sur la fortune, dans leur pays. »
C.I. : Pourriez-vous expliciter ce que recouvre l’imposition d’après la dépense ? Comment accompagnez-vous un client étranger dans sa démarche d’implantation ?
B.D. : « L’imposition d’après la dépense consiste en un forfait négocié. C’est une base d’imposition fiscale qui correspond à un multiple de la valeur locative du bien habité. Elle s’adresse donc aussi bien aux propriétaires qu’aux locataires et est largement indépendante de la fortune de la personne. En première approche, aujourd’hui sur Genève, la base imposable pour pouvoir s’installer avoisine les 250 000 euros par an. Elle correspond à un impôt approximatif de 110 000 euros. Autres avantages non négligeables : il n’y a pas d’imposition des dividendes et l’impôt sur les successions oscille entre 0 et 6 – 8% selon les cantons. Associée à la règle du forfait, la condition requise pour pouvoir en bénéficier est de ne pas exercer d’activité professionnelle en Suisse. Enfin, notre aide à l’implantation revêt trois formes successives. Dans un premier temps : accompagner la personne dans sa réflexion sur le lieu d’implantation. Pour ce faire, nous mettons en perspective les avantages respectifs d’une implantation en Suisse, Belgique, Grande-Bretagne, Luxembourg ou Monaco. Ensuite, une fois que la Suisse est retenue, nous fournissons une aide dans le choix du canton le plus approprié. Enfin et surtout, nous entreprenons toutes les démarches administratives et fiscales pour l’obtention du permis de séjour et faciliter ainsi l’installation. »
C.I. : Quelles sont les valeurs clés qui gouvernent la Banque Baring Brothers en matière de gestion privée ?
B.D. : « En tant que petite entité assez indépendante au sein d’un grand groupe, nous faisons en sorte que le client puisse conserver le même interlocuteur. Nous voulons que chaque gérant de clientèle ait un nombre limité de clients pour s’y consacrer pleinement. C’est cette disponibilité qui nous importe et nous permet de préserver la sphère privée du client. Autres valeurs : l’architecture ouverte et le recrutement de gérants de clientèle expérimentés. De fait, nous ne voulons pas constituer des “usines à gaz”. Par exemple, nous n’avons jamais eu de fonds maison spécialisé sur des valeurs de technologie. Cela aurait nécessité de recruter de nombreux spécialistes et généré une base de coûts élevée qu’il aurait fallu amortir – comme dans beaucoup d’institutions – en plaçant ce fonds systématiquement auprès de la clientèle. Ce n’est pas notre philosophie. Ce qui prime pour nous est la recherche de performances. Nous n’hésitons pas à recourir à des produits extérieurs à notre banque et qui donnent des résultats. De plus, nous préférons à l’approche “quantitative” – qui revient à choisir un gérant pour sa performance passée — une approche plus personnelle. Avec les années, nous avons appris à connaître beaucoup de gérants dont la qualité d’expertise est un atout pour nos clients. Grâce à eux, on a par exemple un fonds, créé fin 1997, sur les pays émergents. Sa performance est de 143 % quand l’indice MSCI a fait 19,5 %. »
C.I. : Quels sont vos atouts en matière de produits bancaires ?
B.D. : « La gestion alternative arrive en France mais elle représente déjà dans nos portefeuilles un pourcentage non négligeable des actifs. Cela a permis de traverser très honorablement les dures années 2000, 2001, 2002. Autre atout : une couverture de tous les marchés qui assure une bonne protection par son approche mondialisée. Autant on peut éventuellement comprendre qu’une banque française qui compte majoritairement des clients français mette dans leur portefeuille beaucoup d’actions de valeurs françaises, autant une banque comme la nôtre – avec sa clientèle internationale – est obligée d’avoir une connaissance des différentes régions du monde. Enfin, nous nous caractérisons par une gestion locale d’un certain nombre de nos fonds. En effet, gérer depuis Paris ou Genève un fonds en valeurs japonaises nous paraît être une erreur. Aussi, avons-nous un gérant japonais installé à Tokyo. Nous constatons avec satisfaction que le fonds depuis sa création en 1996 est en hausse de 129 % quand l’indice du marché japonais recule de 47 %. De la même façon, nous avons des gérants au Mexique, en Thaïlande, aux Philippines et bien d’autres. Standard & Poor nous a décerné en 2004 le prix de la meilleure performance cumulée sur 5 ans. »