Commerce International : Depuis le 30 juin dernier, Véga Banque privée est devenue filiale à 100 % du groupe Caisse d’Épargne (lui-même détenu à 35 % par la Caisse des Dépôts). Est-ce à dire que la vocation de Véga Banque privée a changé ?
Dominique Hartog : « Avec onze mille “familles” clientes – environ vingt mille comptes – nous avions déjà une clientèle directe très importante, mais nous avons effectivement vocation à rendre des services de plus en plus nombreux aux clients les plus fortunés des Caisses d’Épargne. Nous assurons la gestion sous mandat des portefeuilles de clients des 28 Caisses d’Épargne depuis 1998. En devenant la banque privée du groupe, l’effet de proximité est de mise, et à la gestion sous mandat s’ajoutent l’ingénierie, la gestion de fortune, etc. Néanmoins, la Caisse d’Épargne souhaite que nous développions nous-mêmes une clientèle directe de gestion de fortune afin de rester proches du marché. »
C.I.: Vous avez également modifié votre appellation. Véga Finance est devenue Véga Banque privée. Est-ce une manière de vous réaffirmer ?
D.H.: « D’année en année, nous nous élevons en gamme avec une clientèle nous confiant désormais des avoirs supérieurs à 750 000 euros. Toutefois, nous conservons une clientèle aux soldes moyens – un peu plus de 150 000 euros – intéressée par la Bourse en ligne, nos services en direction des expatriés, ou bien des contrats d’assurance vie. En parallèle, Véga possède une clientèle d’entreprises, dite Corporate, qui sont souvent des entreprises familiales, en lien direct avec la clientèle privée. Nous avons délibérément choisi l’angle de la banque privée et nous nous intéressons de plus en plus aux particuliers. Plus de 60 % de notre chiffre d’affaires est issu de notre clientèle privée. N’oublions pas qu’en France, 300 000 foyers payent l’impôt sur la fortune ! »
C.I.: Une part non négligeable de votre chiffre d’affaires est liée à votre clientèle Corporate. Que représente le marché des entreprises en banque privée ?
D.H.: « 30 000 petites et moyennes entreprises en France ont un résultat net qui dépasse les 200 000 euros et un tiers de ces entreprises risque d’être transmis d’ici cinq ans. Aussi leurs dirigeants sont-ils susceptibles d’être intéressés par nos services ! Sans compter les directeurs, les cadres expatriés et les bénéficiaires de stock-options, au nombre de 40 000. Quant aux dirigeants de PME, ils sont essentiellement concernés par la transmission d’entreprise. Une filiale spécialisée dans l’analyse patrimoniale, leur a été dédiée. Nous optimisons le patrimoine de ces entrepreneurs tout en leur évitant, notamment, une pression fiscale trop forte. »
C.I.: Comment vous démarquez-vous sur un marché très concurrentiel ?
D.H.: « Dès 1994, nous donnions accès à des milliers de Sociétés d’investissement à capital variable (Sicav) ; depuis lors, nous proposons l’offre la plus large du marché avec 6 000 Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) en direct ou via des contrats d’assurance-vie que nous concevons. Enfin, en 1997, Véga était le premier broker à donner accès à Internet et le premier à offrir des arbitrages par Internet sur les contrats d’assurance-vie, ainsi que des OPCVM et des fonds sans droits d’entrée. Notre outil en ligne Véga Expert calcule le risque du portefeuille, sa durée de vie optimale, son espérance de gains, et permet de modifier chacun des éléments et les degrés de risque. Sachant que 50 % de nos clients vivent en province, c’est une façon de rester proche d’eux. En effet, à côté de la plus large offre du marché, nous sommes très vigilants sur la délivrance des meilleurs conseils. »
C.I.: Comment répondre efficacement à cette demande de proximité ?
D.H.: « Il est vrai que, quelle que soit leur fortune, les clients attendent de nous de la réactivité, du suivi rigoureux et un conseil quasi permanent. Nous donnons à nos clients et nos conseillers tous les outils nécessaires au meilleur suivi et à la meilleure analyse de leurs avoirs. Nous organisons aussi des soirées à thème. Nous avons créé des agences et filiales spécialisées comme Stratus Consultants, qui s’occupe d’ingénierie patrimoniale pour des clients très fortunés. Nous possédons aussi une agence pour les clients expatriés, relayée elle-même par une filiale en Suisse. Végactif, quant à elle, se destine aux day traders opérant tous les jours sur Internet. Une autre agence s’occupe des 450 conseillers en gestion de patrimoine indépendant qui travaillent avec nous, et une agence est dédiée à la clientèle des réseaux Caisses d’Épargne et Crédit Foncier. Enfin, nous n’avons de cesse d’adapter notre offre et nos conseils selon chaque client en le traitant comme un membre de notre famille, c’est-à-dire au mieux de ses intérêts et de ses priorités. »