Rares sont les Français qui ne passent pas à découvert bancaire au moins une fois dans l’année. Sur l’année 2017 ils paieront en moyenne 60,20€ de frais de dépassement de découvert, selon une étude mené par Panorabanques.com, le leader de la comparaison des enseignes bancaires sur internet.

Trois Français sur cinq dépassent au moins une fois par an leur autorisation de découvert et 23% d’entre eux au moins une fois par mois, comme le souligne l’étude réalisée par Panorabanques. Pour autant il est à noter que les Français gèrent mieux leur trésorerie qu’auparavant: en 2013, la proportion des Français qui dépassaient leur découvert s’élevait à 65%.

Guillaume Clavel, le président de Panorabanques.com, perçoit dans ce recul une meilleur utilisation des nouveaux outils digitaux dont disposent les épargnants: «Pour limiter les risques de dépassement de découvert autorisé, les nouveaux outils digitaux mis à la disposition des clients sont très utiles: ils sont faciles à utiliser et permettent de suivre son compte au quotidien, de recevoir des alertes et de faire des ajustements entre comptes épargne et comptes courants».

Le découvert bancaire, une habitude française

Le dépassement de découvert reste néanmoins une tendance récurrente chez les Français et cela touche tous les niveaux de revenus. Chez les revenus inférieurs à 1500€ par mois, 27% des concernés dépassent leur autorisation de découvert tous les mois (63% au moins une fois par an). Chez les revenus supérieurs à 3000€ par mois les chiffres sont un peu plus bas certes, mais restent parlants : 13% des concernés dépassent leur découvert tous les mois (51% au moins une fois dans l’année).

Le découvert bancaires est un habitus chez les Français : afin de pouvoir subvenir à leurs besoins en cas de situation financière délicate, 68% des Français souhaitent bénéficier d’une autorisation de découvert. Cette nécessité concerne notamment les individus ayant une forte tendance à être dans le rouge : 91% des personnes qui dépassent une fois par mois leur limite autorisée souhaitent une autorisation de découvert. Mais beaucoup choisissent d’y souscrire par précaution et prévention : 41% de ceux qui ne sont jamais en dépassement souhaitent quand même bénéficier de ce « filet de sécurité », au cas où.

Quant à l’ampleur de ce « filet de sécurité » que représente l’autorisation de découvert, il est, en général, calculé sur les revenus des usagers. Les banques ont pour coutume de consentir une autorisation équivalente à un demi-mois de revenus à leurs clients.

Le dépassement du découvert autorisé pèse lourdement sur les Français

Fréquemment utilisé, le découvert bancaire coûte cher aux Français. En effet l’autorisation de découvert bancaire est comparable à un crédit à court terme sur lequel les banques se rémunèrent via des taux de plus en plus élevés. En plus des taux d’intérêt débiteurs qui oscillent généralement autour de 8% (jusqu’à 16% chez BNP Paribas !), la moitié des banques exige aussi de ses clients le paiement de frais de dossier, qui atteignent en moyenne 7€. Et lorsque le découvert autorisé est dépassé c’est une véritable hécatombe pour l’usager.

En moyenne, le coût du dépassement du découvert bancaire s’élèvera à 60,20€ en 2017. Pour les personnes qui dépassent leur découvert autorisé tous les mois, les frais de dépassement de découvert atteignent en moyenne 185€. Ce montant s’explique par le taux élevé applicable au découvert qui est pratiqué par les banques. Il peut atteindre 16% dans les banques en ligne et 20% dans certaines banques traditionnelles. Néanmoins, ces taux ne s’appliquant généralement qu’à des sommes réduites et sur des périodes courtes, ce sont surtout les commissions d’intervention, facturées par 94% des banques, qui pèsent lourdement sur les finances des Français.

«Pour limiter les coûts liés au dépassement de découvert autorisé, il faut établir un dialogue avec sa banque. Pensez aussi à la comparer avec les autres banques car elles ont toutes des pratiques différentes tant en ce qui concerne l’autorisation de découvert que les taux appliqués ou les commissions d’intervention», conseille le président de Panorabanques.com.
Face à la tentation du découvert, il est bon d’aborder l’aptitude de la fourmi, plutôt que celle de la cigale, mais dans une époque de pleine consommation, avec un pouvoir d’achat à la peine ces dernières années, difficile de ne pas passer par la case découvert. Les banques l’ont bien compris puisqu’elles n’ont cessé d’augmenter les frais qui accompagnent ces dépassements et qui, dans les cas les prolongés, favorisent clairement une récurrence dans les découverts chroniques. Autre tactique habile des banques : proposer d’importantes autorisation de découverts (800 euros par exemple) aux étudiants afin de les familiariser avec cette habitude peu saine. Au-delà du changement de comportement des usagers, les nouveaux outils digitaux bancaires tendent à proposer une meilleure vision des usagers sur leurs comptes… quand ces outils fonctionnent correctement, car il n’est pas rare que ces services soient régulièrement perturbés. Bref la tendance aux découverts est loin de disparaître en France.

 

 

Sources: Panorabanques.com et le Figaro.fr