C’est la plus ancienne banque privée de la place genevoise. Créée en 1795, Ferrier Lullin fait aujourd’hui partie de SBC Wealth Management, une holding détenue par UBS, l’un des plus puissants groupes financiers au monde. Cette banque privée de renom a su préserver son identité, et elle présente encore aujourd’hui un profil des plus uniques dans l’univers du private banking helvétique.
Alain La Picque, Managing Director en charge des activités de Conseil&Ingénierie patrimoniale au sein de cette institution, observe deux particularités essentielles chez Ferrier Lullin : « La première est d’abord de pouvoir se profiler comme une banque privée propriété d’un grand groupe universel, avec toutes les garanties et opportunités de synergies que cela peut induire. La seconde, c’est de fonctionner en architecture ouverte, c’est-à-dire que nous privilégions la sélection des meilleurs produits de tiers plutôt que le développement forcené de produits d’investissement maison. Contrairement à d’autres banques privées filiales d’un groupe institutionnel, Ferrier Lullin est complètement indépendante de sa maison-mère quant aux choix des produits, mais aussi en termes de développement commercial et de conseil patrimonial. C’est une question d’objectivité et de neutralité face à l’offre. »
Ainsi Ferrier Lullin intervient comme un gestionnaire indépendant de patrimoine (Wealth Manager) auprès d’une clientèle privée domestique et internationale exigeante. Afin de délivrer les meilleures expertises, la banque privée offre comme valeur ajoutée une identification et une sélection rigoureuse des produits et des services les plus adaptés aux besoins des clients. « Pour cela nous nous appuyons sur un réseau de spécialistes reconnus, ce qui nous permet d’être continuellement au fait des derniers développements, alors que de nombreuses banques intégrées finissent, peu à peu, par travailler en autarcie », poursuit Alain La Picque. Une autre valeur de Ferrier Lullin est de proposer des solutions globales aux patrimoines qui lui sont confiés, en prenant en considération l’ensemble de leurs composantes financières, fiscales et juridiques.
Accompagner les délocalisations en Suisse
Cette dernière valeur se trouve pertinente lorsque Ferrier Lullin accompagne un de ses clients étrangers pour un éventuel changement de domicile fiscal. En amont pour valider la motivation du client, Ferrier Lullin joue de son expertise afin d’exposer au mieux les conséquences d’une délocalisation en terre helvétique. « La démarche traditionnelle des contribuables consiste essentiellement à réfléchir sur les pays les plus avantageux du point de vue fiscal pour y développer des activités ou s’y domicilier. Il s’agit là d’une évolution marquante des mentalités résultant du principe d’entropie ou de recherche de la voie la moins imposée. Cette évolution est aussi la conséquence inéluctable de l’alourdissement de la charge de l’impôt. Cette pratique souffre toutefois l’inconvénient majeur d’être en opposition directe avec les politiques, mises en œuvre par les Etats, visant à lutter contre l’évasion fiscale ou les pratiques fiscales dommageables. La France, en particulier, a proposé depuis 1998, dans le cadre de dispositions de « justice fiscale », des mesures tendant à lutter contre les délocalisations de grandes fortunes, dont certaines (dite de l’exit tax) invalidées récemment par la Cour de Justice des Communautés Européennes. D’où la nécessité d’appréhender rigoureusement la situation de la personne concernée et l’organisation de son patrimoine, tant du côté du pays de départ que de celui du pays d’accueil. Il s’agit de quitter un pays avec sa fiscalité, pour arriver en Suisse, qui bien loin de l’image du paradis fiscal qu’on lui attribue dispose d’une fiscalité parfois aussi contraignante. Pourquoi partir pour fuir un impôt d’un côté, si c’est pour le retrouver de l’autre ? De la même façon, quitter un pays ne suffit pas toujours à ne plus y être imposé en tant que résident fiscal, la délocalisation pouvant induire un conflit de résidence entre les Etats concernés. Le jeu des conventions fiscales de non double imposition devient alors subtil. C’est pourquoi, il est primordial de travailler sur le patrimoine global du client », intervient le Managing Director de Ferrier Lullin.
Au-delà de l’imposition d’après la dépense (dite « Forfait fiscal »), qui concerne le résident étranger devenu inactif en Suisse, et d’autres aspects fiscaux et patrimoniaux avantageux, la Suisse, en tant que centre financier compétitif en Europe, est également une destination privilégiée pour bon nombre d’entreprises étrangères. La proximité avec les organisations internationales, l’ingénierie financière et fiscale, tout comme la multitude de sièges sociaux de multinationales déjà installés sur le territoire, ou encore les conditions de travail, décident très souvent des chefs d’entreprises et des dirigeants de grands groupes à implanter en Suisse, quartiers généraux, centrales de trésorerie ou holding de participation. Alain La Picque conclut : « Un autre avantage réside dans la compétition fiscale entre les Cantons (au nombre de 26). De ce fait, et de la même façon que l’on peut négocier avec les autorités fiscales cantonales le forfait fiscal d’un client privé, nous utilisons la même démarche, tant avec l’administration fiscale s’agissant de l’obtention de ruling fiscaux liés à la fiscalité de l’entreprise, qu’avec les organismes de développement économique pour l’obtention de conditions- cadre favorables. Une entreprise, cela représente à terme des salariés et des impôts, autant d’éléments qui peuvent inciter les cantons à des concessions non négligeables. C’est là un élément de plus pour marquer la compétitivité de la Suisse en tant que « terre d’accueil ». »