Dans cette perspective, une dizaine de groupes de travail, regroupant quelque 70 industriels et associations, ont été mis en place par l’Ademe et l’Afnor. Les discussions sont en cours, mais l’indice carbone sera retenu comme critère obligatoire. Liberté devrait être laissée aux industriels de compléter l’étiquette avec les informations de leur choix. À terme, cette étiquette concernera également tous les biens de consommation.
À Nantes, Bel’M, entreprise industrielle spécialiste de la fabrication de portes d’entrée, leader sur le marché français, fait figure de pionnière. Depuis peu, ses produits arborent des étiquettes environnementales. Une première sur le secteur ! « Nous avons deux terrains d’action, nos usines et nos produits », résume Émilie Bouchez, responsable R&D éco-conception chez Bel’M. « Côté produit, nous utilisons depuis deux ans en interne l’analyse du cycle de vie de nos produits à l’aide du logiciel hollandais SimaPro de PRé Consultants, dont sont d’ailleurs extraites certaines informations qui alimentent nos étiquettes environnementales. »
Le logiciel prend en compte de nombreux critères : compositions détaillées des produits, consommations d’eau, d’énergie et productions de déchets sur les quatre sites de l’entreprise, distances de transport… Des informations transmises par les fournisseurs et les usines de Bel’M, société qui a mis en place il y a deux ans le logiciel Bilan Carbone® pour mesurer et réduire les émissions de CO2 liées à son activité industrielle. « Avec le logiciel Bilan Carbone®, nous étudions la mise en œuvre d’équipements moins gourmands en énergie. Nous pouvons aussi simuler des variantes au niveau de nos futurs produits en remplaçant, par exemple, un composant existant par un matériau recyclé. »
Cette approche fait tache d’huile, comme chez le Français Majencia, une des rares entreprises dans le secteur du mobilier de bureau à avoir dressé un bilan carbone. Ceci l’a amené à entamer des actions de réduction de sa consommation d’énergie et à mettre l’accent sur l’éco-conception de ses produits. Prochaine étape,
le recyclage des postes de travail. Majencia a créé une filiale qui assurera la promotion et la vente de ce nouveau service, ainsi que la collecte, l’enlèvement et le transport des mobiliers. Le traitement industriel concernera le démantèlement des produits jusqu’au conditionnement des matières en passant par le tri et le traitement des matériaux qui seront ensuite orientés vers les filières de valorisation. L’objectif de valorisation des matières dans un nouveau cycle de production s’élève à 90 %, contre 45 % en moyenne.
Étiquette verte, la voie royale
Photo : D.R.
Dès l’été 2011, le consommateur français devrait voir apparaître sur les produits de grande consommation les premières étiquettes environnementales, expérimentales pour une durée d’un an.