Ethiopian Airlines : 18 millions de passagers attendus à l’horizon 2025

126
Image%204
Ethiopian Airlines, qui opère 5 vols hebdomadaires depuis Paris vers Addis Abeba, est aujourd’hui l’une des principales compagnies aériennes africaines, avec une flotte de 61 avions transportant plus d’un million de passagers par an vers 80 destinations. Positionnée sur le continent depuis près de 70 ans, elle a toutes les cartes en main pour répondre aux demandes du marché africain, dont la croissance économique va engendrer des besoins en déplacements de plus en en plus nombreux. Interview d’Elizabeth Hailu, directrice pour la France.

 

 

 

 

 

Quand a été créée Ethiopian Airlines ?

La compagnie a été crée en 1945, à une époque où il n’y avait encore que peu de voitures en Ethiopie. Les gens étaient réellement surpris de voir des avions dans le ciel, ils les appelaient les « trains aériens » ! Au départ, il s’agissait d’un partenariat avec la TWA (Trans World Airlines), mais la compagnie est aujourd’hui intégralement gérée par des Ethiopiens.

 

 

Combien de personnes travaillent pour la compagnie ?

Ethiopian Airlines emploie 6560 employés. Ce sont nos équipes qui font en grande partie notre force. Nous avons la garantie qu’il s’agit d’un personnel parfaitement qualifié, car, du pilote au mécanicien en passant par l’équipage de cabine, c’est nous qui en assurons la formation en interne.

 

 

Les compagnies africaines n’ont pas très bonne réputation pour ce qui est de la sécurité…

Pour Ethiopian Airlines, la sécurité est la priorité des priorités. Nous avons d’ailleurs une bonne réputation en la matière. Nous répondons aux critères de sécurité établis par les organismes de régulation internationaux. Et puis, nous exerçons dans ce secteur depuis plus de 60 ans. Serions-nous encore là si nous n’assurions pas la sécurité de nos passagers ?

 

 

Quelles destinations desservez-vous ?

Nous avons commencé par les lignes intérieures. Nous proposons 47 destinations sur le continent, dont la Tanzanie (Kilimandjaro et Zanzibar), le Kenya, les deux Congo, l’Afrique du Sud, et 30 destinations hors d’Afrique. En Europe et aux Amériques, nous en proposons 11. En juin, nous avons lancé notre première ligne vers l’Amérique latine (Rio de Janeiro et Sao Paulo). Pour l’Amérique du Nord, nous avons Toronto (Canada) et Washington. 20 de nos destinations sont moyen-orientales et asiatiques : nous desservons Séoul et Singapour depuis cette année ; Manille et Ho-Chi-Minh-ville s’ajouteront très prochainement à la liste.

 

 

Qui sont les passagers d’Ethiopian Airlines ?

Nos passagers africains sont surtout des hommes d’affaires, de même que ceux qui voyagent entre l’Afrique, l’Asie et l’Amérique. Les passagers en provenance d’Europe sont plus souvent des touristes ou des personnes venant rendre visite à leur famille. Pour ce qui est de l’Hexagone, notre objectif est de développer davantage les opportunités touristiques de la région. Il y a peu d’Ethiopiens en France et peu de Français en Ethiopie, bien que l’ambassade de France ait été une des premières à s’installer à Addis-Abeba. Il faut donc faire savoir que les possibilités de développement dans les deux pays, pour les uns et les autres, sont énormes !

 

 

 

Le marché français en donc en phase de développement pour la compagnie ?

Tout à fait. À partir de Paris, nous desservons surtout l’Afrique de l’Est, via Addis-Abeba, qui est à 7 heures de vol de la capitale française. Nous proposons 5 vols hebdomadaires en basse saison, 6 en haute saison, et sommes en train de travailler à obtenir un 7e vol hebdomadaire.

 

 

Quel avantage aurait un homme d’affaires à prendre un vol Ethiopian plutôt qu’un autre ?

Tout d’abord, nous leur offrons une flotte moderne, Boeings 767, 777 et récemment le 787, que nous sommes les premiers à introduire en Afrique. D’autre part, nous sommes membres du réseau Star Alliance, ce qui nous permet de multiplier notre offre de destinations. Les « frequent flyers » d’Ethiopian Airlines bénéficient du programme de fidélité des autres membres de l’alliance. Nous avons également développé un réseau d’hôtels partenaires. Pour l’Ethiopie, par exemple, il s’agit du Sheraton. J’ajouterais que nous faisons en sorte que les horaires de nos vols s’adaptent au mieux aux besoins des voyageurs d’affaires. Ainsi, entre Paris et Addis, les vols se font de nuit. Même s’ils prennent une correspondance vers Nairobi, Mombasa, Johannesbourg ou toute autre destination, les hommes d’affaires sont assurés d’arriver à bon port au plus tard à la mi-journée. Enfin, nous sommes la compagnie la plus implantée en Afrique, car nous desservons le plus de destinations sur le continent.

 

 

Quelles sont vos perspectives de développement pour les années à venir ?

Nous avons été audités en 2005 et un plan de développement s’en est suivi, à l’horizon 2010, pour lequel nous prévoyions d’augmenter notre nombre de passagers à un million et le nombre de nos avions à 55. Il se trouve que dès fin 2010, nous avions largement dépassé ces objectifs. Nous avons donc élaboré un nouveau plan de développement appelé « Vision 2025 ». Il s’agit, cette fois, de passer à 120 appareils (34 nouveaux avions sont déjà en commande) pour un nombre de destinations de 90 escales dans le monde et un chiffre annuel de 18 millions de passagers transportés.

Cet investissement pour l’avenir et les perspectives qui y sont associées apparaissent réalistes, notamment parce que la croissance économique de l’Afrique est en marche : la population augmente et voyage davantage, mais le continent ne possède pas d’infrastructures majeures. L’avion apparaît donc comme le mode de transport le plus évident. Par ailleurs les relations économiques qui sont en train de se développer entre l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine sont également fortement encourageantes. L’Ethiopie est idéalement située entre l’Afrique et ces continents. Nous mettons donc en place des hubs : Addis Abeba pour l’Afrique de l’Est, Lomé pour l’Afrique de l’Ouest. Nous avons aussi développé un partenariat avec Air Malawi pour couvrir le sud-ouest de la région. La concurrence se fait certes plus rude avec l’arrivée sur le marché africain de compagnies européennes, asiatiques et des transporteurs du Golfe, mais nos années de services et les points d’avance que nous avons pris nous permettent d’être confiants pour affronter ces nouveaux défis. 

Article précédentParticipez à l’opération « Poussons les murs » du Centre Gustave Roussy
Article suivantAllemagne : l’ange Gabriel veille sur l’économie et l’énergie