A 8 mois de la cérémonie d’ouverture, Lenovo, constructeur chinois d’ordinateurs, compte sur la fabuleuse caisse de résonance médiatique des Jeux olympiques pour acquérir une renommée mondiale. Saura-t-il transformer l’essai ? Là est tout l’enjeu de l’industriel qui a racheté, en 2005, la prestigieuse division PC et portables d’IBM. En attendant les premiers feux d’artifice, la montée d’adrénaline est palpable dans le nord de Pékin (« Beijing » en chinois), où se trouve le village olympique. Jour et nuit, des légions d’ouvriers plantent arbres et pelouses, peaufinent les finitions des grands équipements olympiques à peine sortis de terre comme le Stade national de Pékin, baptisé « Bird’s Nest » (Nid d’oiseau), véritable symbole chinois des JO 2008.
360 heures intensives
« On commence à bien sentir l’excitation olympique », sourit Leon Xie, directeur des technologies olympiques chez Lenovo, sur le parcours de Laoshan où vient d’avoir lieu la course féminine de mountain bike, qui a vu triompher la Chinoise Lyu Ying. Une course instrumentée par les PC, portables et serveurs fournis par Lenovo en tant que « Top Sponsor » et « IT Partner » auprès du Bocog (Beijing Organizing Committee of the 2008 Olympic Games). Pour Leon Xie, chacune des 42 épreuves internationales de qualification aux JO, comme celle-ci, constitue l’occasion de tester la fiabilité des équipements informatiques. Pas moins de 20 000 machines de la marque chinoise seront ainsi installées sur 39 sites olympiques, 17 centres de données dans 7 villes. Tous devront fonctionner sans faille du 8 au 24 août pour les JO et du 6 au 17 septembre pour les Jeux paralympiques. Pour Lenovo, l’ampleur de la tâche est immense. Outre les 5 000 ordinateurs de nouvelle génération qui seront présentés dans les espaces marketing du village olympique, 12 000 PC de bureau ThinkCenter M55e, 2 000 imprimantes, 600 ordinateurs portables (ThinkPad T60 et Zhaoyang 680) et 700 serveurs (SureServer) seront utilisés de façon intensive pendant 360 heures, soit durant les 17 jours des JO. « Nos machines devront tourner en pleine chaleur », indique Léon Xie.
Batterie de tests
Afin d’assurer la fiabilité attendue, l’équipe de Léon Xie, qui compte 400 personnes, leur fait subir une batterie de tests intensifs. Objectif : certifier les organes électroniques qui vont composer les machines des JO. À cet égard, Lenovo possède son propre laboratoire de tests doté de fours de température (jusqu’à 60°C), de réfrigérateurs (- 40°C), des fours d’hygrométrie, des chambres anéchoïdes et des chambres de mesure de la compatibilité électromagnétique. Ensuite, les applications logicielles sont téléchargées et testées individuellement sur chaque PC, portable et serveur qui seront livrés au Bocog. Puis viennent les tests d’interopérabilité entre toutes les applications téléchargées. À présent, 9 300 de ces machines sont installées sur les sites olympiques. Ce n’est pas tout, Lenovo met à la disposition du Bocog une équipe de deux ingénieurs par site de compétition, ainsi qu’un centre d’appels technique et une équipe mobile pour intervenir en cas d’urgence. Leon Xie n’a pas droit à l’erreur : « On ne peut pas recommencer une compétition sous prétexte que les ordinateurs sont en panne… »