À la pointe de ces innovations, Lyxor Asset Management, filiale de la Société Générale, garde une longueur d’avance. Son nouveau directeur général, Laurent Seyer, en explique les enjeux.
Commerce International : Quel bilan tirez-vous de l’activité de Lyxor en 2006 et quelles sont vos perspectives pour 2007 ?
Laurent Seyer : « La vocation de Lyxor est de fournir le meilleur de l’innovation financière à ses clients, qu’ils soient investisseurs institutionnels, professionnels de la gestion ou réseaux de distribution. Avec un total d’actifs gérés de 61 milliards d’euros répartis sur nos trois métiers (gestion indicielle, gestion alternative, gestion structurée), nous avons, au cours de l’année 2006, continué à affirmer notre position de leader, et nous comptons bien poursuivre dans cette voie. Dans les cinq prochaines années, Lyxor pourrait franchir le cap des 100 milliards d’euros d’encours en gardant un équilibre entre ces trois métiers qui permettent d’accéder à de nouvelles sources de performance. Notre but est plus que jamais de rendre accessible au plus grand nombre d’investisseurs, y compris aux entreprises, le plus de sources de rendement. »
Lyxor a été l’un des précurseurs sur le marché des trackers en obtenant la 1ère licence permettant leur lancement sur le CAC 40. Quelle est la place de cette gestion dans votre stratégie ?
L.S. : « Il faut tout d’abord rappeler les objectifs de cette forme de gestion passive qui permet d’investir facilement sur des indices représentatifs d’actions, d’obligations ou de matières premières. Ce type de gestion a l’avantage de la transparence ; de plus, le tracker (FCP ou SICAV) a des coûts de gestion très faibles et offre une liquidité continue comme une action. C’est pour cela qu’il est très apprécié des investisseurs qui le privilégient dans la mise en œuvre d’une politique de recherche de « bêta ». C’est une tendance de fond qui a l’intérêt de fournir l’accès à une grande diversité de marchés avec une grande lisibilité, car un indice est un bon reflet de l’économie d’un pays. En 2006 nous venons ainsi de lancer près de 40 nouveaux trackers, aussi bien en Chine qu’en Russie ou au Japon. »
La prolifération de ces trackers n’est-elle pas déroutante pour le commun des mortels. Quels sont vos objectifs de développement dans ce domaine ?
L.S. : « C’est vrai qu’il ne faut pas tomber dans l’excès et la surabondance. Mais ces instruments sont avant tout simples d’accès et d’utilisation, et ils sont destinés à tous les investisseurs particuliers et professionnels. Avec 5 à 6 milliards de croissance par an, nous avons pour objectif d’atteindre 30 milliards d’euros d’actifs gérés d’ici à 2010, et ceci en proposant la gamme la plus diversifiée possible aux investisseurs. »
Qu’en est-il de la gestion structurée ?
L.S. : « Ce type de gestion permet de créer des produits sur mesure (avec garantie de capital par exemple) indexés à un actif sous-jacent. La gestion structurée croît de manière régulière, car elle correspond à un souci d’optimisation du couple rendement-risque d’un portefeuille existant. En 2006, 40 nouveaux fonds ont été émis et, début 2007, nous allons profiter de notre expertise pour lancer des fonds Lyxor de produits structurés. Nous avons prévu de recruter une dizaine de vendeurs pour commercialiser ces fonds gérés par Lyxor. »
Où en est votre plate-forme de hedge funds ?
L.S. : « Nous possédons aujourd’hui 170 hedge funds dont nous confions la gestion à des gérants que nous sélectionnons pour leur excellence dans le monde entier. En plus des services de conseil et d’analyse que nous offrons, notre plate-forme permet un suivi des risques de manière permanente et une liquidité hebdomadaire des fonds. Cette sécurité et cette souplesse en termes de liquidités séduit de plus en plus les investisseurs et nous croyons beaucoup à ce type de gestion puisque nous prévoyons un doublement des actifs investis de notre plate-forme d’ici à la fin de la décennie. La transparence et la liquidité que nous offrons permettent de démystifier le côté “ black box ” des hedge funds qui sont certes par nature très volatils, mais qui ne connaissent dans le temps pas plus de défaillances que des sociétés cotées en Bourse. En raison de leur liquidité, ce type de fonds est d’ailleurs tout à fait adapté pour les entreprises qui peuvent les utiliser dans une gestion de trésorerie à court terme. À la confluence entre produits structurés et gestion alternative, nous sommes aussi en train de lancer une gamme de fonds d’ “ absolute return ”, dont la vocation est de générer de la performance quelles que soient les conditions du marché. »