Bannie de l’Euro Stoxx 50, Deutsche Bank, la principale banque allemande a vu le cours de ses actions chuter de plus de moitié en seulement un an. Les solutions sont minces pour l’établissement qui peine à retrouver son niveau d’avant crise.
La lente chute de Deutsche Bank (DB) s’arrêtera-t-elle ? En effet, le cours de son action s‘est effondré de plus de la moitié depuis plus d’un an. Suite à cette conjoncture, la première banque allemande a été éjectée ce lundi de l’Euro Stoxx 50, qui regroupe les cinquante plus grands groupes européens cotés en Bourse, tout comme le Crédit Suisse qui a connu le même sort. La capitalisation de DB s’est établi au niveau préoccupant de 16,7 milliards d’euros.
Les investisseurs potentiels n’ont qu’à observer les derniers chiffres parus pour définitivement abandonner l’idée d’investir dans DB. Ainsi, le titre DB s’échange aujourd’hui autour de 12 euros contre plus de 110 euros avant la crise de 2008. De plus, tous les voyants sont dans le rouge. Les résultats publiés par la banque fin juillet sont catastrophiques. Durant le deuxième trimestre de l’année, DB a dégagé un résultat net après impôt positif mais très faible, à 20 millions d’euros, mais a surtout vu ses performances se dégrader dans tous les secteurs.
C’est le cas par exemple du négoce sur les marchés de capitaux, en recul de 30 %. Même constat dans le domaine des activités de banque d’investissement et de services financiers aux entreprises (-12 %). S’il fallait encore prouver que l’établissement bancaire allemand va mal, il suffit de regarder le secteur de la gestion de fortune, réputé pour être relativement stable, qui perd 11 % de sa valeur. La seule activité affichant une progression est la Postbank, que DB cherche à céder.
Ces résultats, pour le moins faibles, s’expliquent par le contexte difficile dans lequel évoluent toutes les banques européennes mais pas uniquement. L’autre cause de ce passage compliqué pour la DB est à mettre à l’actif de son PDG John Cryan, et de sa tentative d’une politique d’économies. Cependant, cette politique comprime les bénéfices sans dégager suffisamment d’économies pour colmater la brèche laissée par le défaut d’activité. Elle ne parvient pas non plus à faire revenir les investisseurs.
Comme l’indiquait notre article du 3 août sur la santé fragile des établissements bancaires européens, DB a aussi été classée dans les dix établissements les plus à risque de la zone euro, en cas de conjoncture défavorable, et n’avait pas mieux supporté les “stress tests” américains. Le Fonds monétaire international (FMI) avait même, dans une étude publiée le 30 juin, considéré DB comme l’établissement systémique le plus dangereux du monde en raison de sa forte exposition à d’autres entreprises mais aussi de l’énorme variation de son cours depuis une dizaine d’années.
Reste une solution pour la DB : augmenter son ratio de capitaux propres afin de rassurer les marchés et d’attirer de nouveau les investisseurs. C’est ce que s’attelle à faire la banque allemande depuis plusieurs années… en vain. L’objectif est d’atteindre 12,5 % d’ici 2018, ce qui est loin d’être une mince affaire. Presque 18 milliards d’euros sont soit déjà engloutis par les affaires judiciaires de la banque, soit provisionnés pour les procès en cours. La seule solution reste alors l’augmentation de capital sur les marchés, une option exclue par John Cryan.
La perspective est très inquiétante, alors que DB, on s’en souvient, avait été sauvée par le contribuable à la suite de la crise financière de 2008, même si personne dans l’exécutif allemand ne parle de nationalisation.
commerce international, CCI News.com.