Le Bureau national des statistiques chinois annonçait courant juillet une croissance de 6.9% de l’économie de l’Empire du Milieu, soit 0.1 points au dessus des prévisions des analystes, chiffre supérieur à l’objectif fixé par le gouvernement autour de 6.5% pour 2017. La Chine enregistrait déjà en 2016 sa plus faible croissance depuis 26 ans avec 6.9% de croissance.

«De façon générale, l’économie nationale a maintenu un rythme régulier et stable au premier semestre, établissant un socle ferme pour atteindre l’objectif annuel (de croissance)», expliquait le porte-parole du Bureau national des statistiques, Xing Zhihong.

Sur le mois de juin 2017, la production industrielle a augmenté de 7.6%, sur un an, contre 6.5% an mai. Les ventes de détails ont progressé de 11% (contre 10.7% en mai), l’investissement en capital fixe a, quant à lui, progressé de 8.6% sur les six premiers mois de l’année.

Certains experts mettent en doute cette vitalité économique sur la durée : «Le récent serrage de vis contre les risques financiers a entraîné un ralentissement de la hausse du crédit, ce qui va peser sur l’économie au deuxième semestre», signale Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics.

La dette chinoise a franchis les 250% de son PIB

Le principal problème du gouvernement chinois : une dette privée et publique qui arrive à 250% du PIB et inquiète à la fois les agences de notations et les institutions internationales. Pékin a largement ouvert les portes du crédit depuis quelques années afin de soutenir l’économie, entrainant une bulle spéculative en particulier dans l’immobilier. Les entreprises publiques et les autorités locales ont aussi perdu beaucoup en remettant à flot des usines déficitaires.

La croissance pourrait tomber à 5.9% en 2018

La dette croissante de la Chine pourrait provoquer un «choc économique et financier» selon l’agence de notation Fitch Ratings, même si elle parle de perspective stable et qu’elle maintient la note A+ du pays. Fitch Ratings signale que le resserrement de la politique monétaire pourrait en revanche faire tomber la croissance à 5.9% pour 2018. En revanche l’agence Moody’s infligeait en mai le premier abaissement de la note de la Chine depuis 28 ans (voir notre article de Mai sur le sujet), déclarant s’inquiéter des risques d’augmentation de la deuxième économie mondiale. Le FMI reprochait en avril à Pékin de privilégier la croissance à court terme au lieu d’assainir son système financier.