De nouveaux débouchés au Mexique dans trois grands secteurs économiques

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Pascal Maccioni est le chef des Services économiques pour le Mexique et l’Amérique centrale de l’ambassade de France à Mexico.

Commerce International : Avec un recul de son économie de 6,5 %, le Mexique reste-t-il propice aux investissements ?

 

Pascal Maccioni : « Depuis le deuxième semestre 2009, on pense à nouveau à des investissements, car c’est un marché qui va repartir. Ce pays est le grand voisin de la première puissance économique mondiale que sont les États-Unis. Comme on sait que la reprise aux USA peut être très rapide, on peut imaginer qu’il en sera de même pour le Mexique. »

 

Une croissance de 4 % est prévue pour 2010. Quels secteurs peuvent offrir des opportunités ?

 

P. M. : « Les trois grands secteurs de l’aéronautique, de la santé et de l’énergie sont définitivement porteurs. Ils l’étaient avant 2009 et le sont encore aujourd’hui. Certaines entreprises (pas seulement françaises, mais aussi nos concurrents étrangers) y ont même continué d’investir l’an passé pendant la crise. D’autres secteurs relatifs au développement durable sont aussi des terrains d’avenir qu’il faut surveiller. Ce sont des branches qui n’ont pas fait l’objet d’investissements extraordinaires en 2009 et dans lesquelles il va falloir investir rapidement, car il existe dans ces domaines un grand déficit qui doit être comblé. »

 

L’aéronautique est donc un secteur en pointe, comment l’expliquer ?

 

P. M. : « C’est une industrie de haute technologie que le Mexique a été capable d’absorber. C’est aussi un secteur réactif au taux de change donc, sur le long terme, il est intéressant de produire en zone dollar et non en zone euro. De plus, le plus grand consommateur en la matière sont les États-Unis. À cela s’ajoute la volonté délibérée des autorités mexicaines de créer dans le domaine des industries de haute technologie une nouvelle dynamique qui puisse prendre le relais du secteur de l’automobile, gros moteur de l’économie mexicaine durant les dernières années, mais en difficulté aujourd’hui. Les autorités rencontrent un certain succès, puisqu’une grande entreprise comme Bombardier (Canada, ndlr) est désormais établie au Mexique et qu’il y a un pôle dans le centre du pays, à Queretaro, où plusieurs industries aéronautiques internationales sont déjà installées. »

 

Quant au vaste secteur de la santé, quels sont les besoins mexicains ?

 

P. M. : « Il y a des besoins dans l’ensemble du secteur de la santé, et la demande est très forte. De nombreux laboratoires, français notamment, sont déjà présents, mais on s’attend à ce que le secteur passe à la vitesse supérieure dans les années à venir. »