Après une semaine de confinement, et alors que le Premier Ministre, Edouard Philippe a annoncé lundi 23 mars au soir qu’il fallait accroitre le confinement en interdisant la tenue de marché ouvert, Emmanuel Macron exhorte les professionnels à continuer au maximum leur activité.

Le confinement ne fait du bien à personne, si les particuliers pestent de ne pas pouvoir sortir librement, les entreprises ont pris un sévère coup concernant leur activité, même celles travaillant dans des secteurs restés « ouverts » enregistrent des baisses d’activité. Pour autant le Chef de l’État a appeler à la responsabilité civique des entreprises pour «poursuivre leur activité au maximum lorsque cela est possible» et celui-ci insiste sur «l’importance pour les salariés dans entreprises qui se sont mises en conformité avec les règles sanitaires d’aller travailler sur les sites de production».

«C’est le grand flou, on a l’impression de recevoir des messages contradictoires de l’exécutif, entre le discours d’Emmanuel Macron lundi soir, Bruno Le Maire qui appelle à travailler et Olivier Véran à se limiter aux activités essentielles» déclare un patron d’une PME travaillant sur du sur-mesure métallique.

Les forces de l’ordre elles-mêmes sont dans le flou et ont empêché au lendemain du confinement des salariés d’une entreprise travaillant dans l’emballage agro-alimentaire de se rendre sur leur site de production considérant celle-ci non-indispensable. «Pendant 24 heures, certaines consignes ont pu être surinterprétées » selon un ministre. L’intérieur précise que «les mesures de restrictions ne doivent pas aboutir à dissuader nos concitoyens de poursuivre leur activité, hormis pour les commerçants impactés par les décisions d’ouverture. Les établissements industriels, entrepôts, marchés de gros sont autorisés à fonctionner dans le respect des règles sanitaires en vigueur.»

Des dirigeants de secteur très sensibles se plaignent eux-aussi d’une administration elle-même dans le flou, «Nous avons des employés de laboratoires médicaux n’occupant pas de poste de médecin ou technicien mais néanmoins vital pour le fonctionnement de l’entreprises et pour rendre des analyses fiables, qui ont eu des soucis pour se rendre au travail» déclare un responsable de site qui commence le dépistage de Covid-19.

L’Exécutif tient à ce que même les secteurs non essentiels poursuivent leur activité «En fait, il n’y a pas de secteur non essentiel, il y a des secteurs où il n’y a pas de commandes, et d’autres où il y a des commandes. Pour ceux-là, si l’activité n’est pas explicitement interdite, il n’y a aucune raison de cesser l’activité» résume un ministre.

Mais comment convaincre les salariés eux-même que les conditions sont suffisantes pour travailler à l’heure où l’on entend jour après jour qu’il y a pénurie de masque et de gel hydro-alcoolique ? «Dans les usines, il suffit que les salariés soit aussi espacés que possible les uns des autres, rassure un ministre. Nous n’avons jamais dit que les restaurants d’entreprise devaient rester fermer. Le plus important est de casser la promiscuité» insiste le ministère de la Santé.

«Il faut faire en sorte que les grossistes en tout genre puissent alimenter les entreprises, en particulier artisanales, pour ce dont elles ont besoin avec des contacts limités comme dans la distribution alimentaire, un plombier doit pouvoir récupérer une chasse d’eau chez son grossiste habituel. Ce n’est pas plus dangereux que d’acheter un steak dans une boucherie» assure le banquier d’affaires Philippe Villin.

Tous espèrent une rapide amélioration sanitaire pour pouvoir reprendre un rythme de travail normal et essayer de vite jouer le match économique d’après crise, cela-dit, les traces du Coronavirus resteront profondes dans la mémoire collective et son impact sera durable, bien au-delà des malades et des morts, mais c’est bien tout le système sanitaire qu’il va falloir repenser, au niveau de l’État, comme des particuliers et des entreprises.