Le confinement qui prend fin le 11 mai en France ne signifie pas la fin des tourments, notamment pour le secteur du tourisme en France. La réouverture des bars et restaurants pourrait n’avoir lieu qu’à la mi-juillet et les touristes étrangers ne pourront vraisemblablement pas venir librement dans l’hexagone. Quelle perspective d’avenir faut-il espérer pour ce secteur et ses saisonniers qui vivent essentiellement des revenus de l’été ?
«Que ce soit pour les hôtels, les bars ou les restaurants, la situation est catastrophique pour l’emploi des saisonniers qui doivent démarrer le gros de l’activité dans les semaines à venir» déclare la CCI Provence, «90% des hommes et femmes de ménages on été mis en chômage partiel, toutes les embauches sont au point mort mais reprendront directement dès que nous aurons le feu vert des autorités. Pour autant la perte pour avril et mai qui ramènent habituellement un grand nombre de touristes ne sera pas rattrapée, d’autant que la bonne météo aurait promis de bons chiffres pour le secteur» déplore un patron de camping de La Ciotat.
«Plus de 80% de notre chiffre d’affaire est fait sur juin, juillet et août, et si nous avons encore bon espoir pour remplir nos hôtels quand tout sera ouvert, nous aimerions une clarification rapide du gouvernement sur les dates où il sera possible d’accueillir du public pour rouvrir nos réservations» déclare Jean-Michel Tronquet propriétaire de plusieurs établissement hôteliers sur la Côte d’Azur.
Les saisonniers risquent de devoir faire une croix sur la venue de touristes étrangers. Le bon point c’est que les touristes français répondront sûrement présent alors qu’ils subiront eux-aussi des restrictions de déplacement, probablement, jusqu’au mois de juillet. «Nous espérons que cette nouvelle clientèle habituée à quitter le pays sera fidélisée pour les prochaines années en découvrant la qualité de nos services» insiste Colette Bardella à la tête d’un restaurant à Nice.
Une réouverture tardive des hôtels et restaurants signifierait le glas de la saison 2020
Eric Gorde à la tête de la CCI des Hautes-Alpes s’inquiète lui-aussi pour cet été «85 % des entreprises haut-alpines sont partiellement ou totalement touchées, ce qui représente 2 200 entreprises qui ont fait appel à du chômage partiel. Nous sommes très impactés, d’autant plus que d’autres entreprises vont encore faire des demandes d’aides. Si la saison d’hiver n’a globalement pas été touchée par une crise survenue en fin de saison, le début d’une saison au 15 juillet pourraient décimer les entreprises et les emplois dans la région» déclare-t-il.
Pour autant, les professionnels ont déjà commencé à s’équiper en vue de la réouverture, tous sont en train d’adapter les lieux, en mettant par exemple des Plexiglas ou encore des pompes de gel hydroalcoolique dans les restaurants pour permettre l’application des gestes barrières à la réouverture des établissements.