Si sa capitale, Toronto, est une métropole bien connue de tous, l’Ontario souffre parfois d’un léger déficit d’image en France. Cette province est pourtant la plus importante du Canada, que ce soit en termes de population (40 %) ou de PIB (40 %). L’Ontario est aussi le principal bassin d’emploi du Canada, regroupe 45 % des emplois dans les services financiers, 50 % dans les technologies de pointe et représente 50 % de la production industrielle canadienne.
Extrêmement tournée vers l’étranger, l’économie ontarienne représente aussi
45 % des exportations canadiennes, dont une grande partie est destinée aux États-Unis. « En 2009, pendant la crise, l’Ontario et les États-Unis ont échangé chaque jour pour plus de 600 millions de dollars canadiens (450 millions d’euros, ndlr) ce qui permet au Canada de demeurer le premier partenaire commercial des États-Unis devant la Chine », rappelle Stefan Mazareanu, conseiller des affaires commerciales de l’Ontario à l’ambassade du Canada à Paris depuis octobre 2007. « Toutefois, nous essayons de diversifier de plus en plus nos marchés d’exportation, car nous avons souffert de la crise américaine. »
Main-d’œuvre très qualifiée
Pour y parvenir, la province a créé, entre autres, des centres internationaux de marketing de l’Ontario, dont le rôle varie en fonction de leur lieu d’implantation.
Il en existe dix dans le monde : Londres, Los Angeles, Mexico, Munich, New Delhi, New York, Paris, Pékin, Shanghai et Tokyo. Leurs principales missions consistent à attirer les investisseurs étrangers en Ontario, à soutenir les exportations ontariennes à l’étranger et à développer des partenariats technologiques, scientifiques, universitaires et touristiques. Les échanges sont surtout florissants au sein des principaux secteurs de l’économie ontarienne : les services financiers, les nouvelles technologies, l’industrie agroalimentaire, les sciences de la vie, l’industrie automobile, les jeux vidéos…
D’une manière générale, l’Ontario dispose de grands atouts pour attirer les investisseurs. Voisine des États-Unis – avec lesquels les droits de douane ont été abolis –, la province est sise au cœur de l’Alena, l’accord de libre-échange nord-américain entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, et d’un marché représentant plus de 440 millions de consommateurs. La main-d’œuvre ontarienne est la plus qualifiées du G7 avec plus de 60 % de la population titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur (65 % à Toronto).
D’importants crédits d’impôt pour la R&D
Le système de santé proche de ceux qui existent au sein de l’Union européenne, et les salaires, proches de ceux des États-Unis, permettent de maintenir un coût relativement bas du travail. Sur le plan fiscal, les entrepreneurs bénéficient d’un taux d’imposition sur les bénéfices des sociétés assez faible (27 %) et qui devrait
encore diminuer en 2012 (25 % contre 35 à 40 % aux USA). Des programmes gouvernementaux incitent à l’implantation d’entreprises grâce à d’importants crédits d’impôt pour la R&D qui peuvent être augmentés en cas de collaboration avec une université. « Ainsi, pour 100 dollars canadiens dépensés en R&D, cela ne coûtera que 38 dollars canadiens à la PME », souligne Stefan Mazareanu.
Toronto est évidemment le moteur principal de l’économie ontarienne. Le quatrième pôle urbain le plus riche d’Amérique du Nord (après New York, Los Angeles et Chicago) compte 5 millions d’habitants (2,6 millions intra-muros) et concentre, au sein de l’État canadien, 20 % du PIB, 20 % de la population, 35 % de la R&D et le système bancaire canadien – considéré comme le plus solide au monde par le World Economic Forum. Par ailleurs, l’Ontario bénéficie de tous les avantages de l’État fédéral canadien : niveau de corruption parmi les plus bas du monde, indice de développement humain (IDH) très élevé, infrastructures modernes…
Développer les énergies vertes
Parmi les principaux axes de développement de l’économie ontarienne, le développement durable comptera parmi les secteurs d’avenir. Le vote du Green Energy Act par le Parlement ontarien en mai 2009 a permis de mettre en place un système de « feed-in tariffs » ou tarifs de rachat garantis très élevés. Concrètement, une entreprise qui produit une énergie propre a le droit de fournir le réseau national à coût plus élevé que le marché. Le gouvernement provincial est prêt à payer une énergie plus chère si elle produit moins de CO2. Ainsi, l’Ontario achète le kWh d’électricité éolienne à 0,13 dollar canadien alors que le prix payé par le particulier est d’environ 0,07 dollar canadien. Il en est de même pour le photovoltaïque, la biomasse ou le biogaz. La loi contient d’autres dispositions importantes : guichet unique pour les demandes, réseau électrique intelligent, droit de vendre au réseau électrique, politique agressive d’économie d’énergie, procédures plus rapides… De nombreuses entreprises internationales ont été séduites par le Green Energy Act comme la firme sud-coréenne Samsung qui a signé un contrat de 7 milliards de dollars canadiens (5,2 milliards d’euros) et va créer environ 16 000 emplois dans la province.
Plus d’informations sur www.investinontario.com et www.ontarioexports.com.