Chine-Afrique: une relation multisectorielle

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ChineAfriqeue_JuilletAoût2010

Le dernier accord majeur a été signé il y a quelques semaines à peine. Cette fois-ci entre deux sociétés sud-africaines – Wiphold et Continental Cement – et Jidong DG, leader chinois de la production de ciment. Pour quelque 200 millions d’euros, une immense cimenterie verra le jour en Afrique du Sud. Sa future production est estimée à 2 500 tonnes par jour.

Pharaonique, comme à chaque partenariat conclu entre la Chine et certains pays du continent africain. « Lorsqu’on parle des investissements chinois dans l’économie africaine, le mot croissance ne convient plus. C’est un véritable déferlement, tous azimuts, qui concerne tous les secteurs d’activité », affirme Terence McNamee, directeur de la fondation sud-africaine Brenthurst, qui œuvre en faveur du développement de stratégies d’expansion économique innovantes.

 

Entre 2003 et 2008, les investissements directs chinois en Afrique sont passés de 450 millions à 7,8 milliards d’euros. Les échanges commerciaux entre le géant asiatique et le continent noir ont été multipliés par 10 entre 2000 et 2008. Ils dépassent désormais la barre des 100 milliards d’euros annuels. La Banque chinoise de développement cofinance une multitude de projets d’envergure sur le territoire africain. Dans la course à l’or noir, les plus grands acteurs occidentaux sont concurrencés par les compagnies asiatiques. Les importations chinoises de pétrole représentent désormais 13 % de l’ensemble des exportations africaines, alors que l’Europe et les États-Unis concentrent une part de 30 % à eux deux. La China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) est actuellement en pourparlers avec les dirigeants ghanéens pour l’exploitation des vastes champs pétroliers récemment découverts au Ghana. Au Nigeria, la Chine est bien décidée à concurrencer les principales sociétés occidentales telles que Exxon Mobil et Shell. Certains accords infrastructurels incorporés aux contrats faciliteraient les tentatives d’intégration dans le domaine pétrolier en Afrique.

 

Les investissements chinois touchent une variété plus grande de secteurs toujours. « Si le domaine énergétique a été jusqu’ici une priorité pour ce pays, on constate dorénavant une volonté d’investir tous les potentiels », remarque encore Terence McNamee. La Chine construit des chemins de fer, des routes et des ponts. Elle s’approprie peu à peu le marché des télécommunications, autre secteur stratégique. Les grandes entreprises du domaine, comme Huawei et ZTE, se sont octroyé de fortes parts de marché. Le gouvernement chinois n’a pas hésité à accorder des prêts concurrentiels à leurs sociétés de télécommunications. Huawei a notamment obtenu un crédit à l’exportation de 450 millions d’euros.

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